La justice sénégalaise a condamné ce lundi un militant politique et un prêcheur à trois mois de réclusion pour « diffusion de fausses nouvelles », après leurs propos ciblant le Premier ministre et ses récentes déclarations sur l’homosexualité.
Ils ont tenu des propos visant le Premier ministre, Ousmane Sonko, et ses récentes déclarations sur l’homosexualité. Ce lundi, ils ont été condamnés par la justice sénégalaise à trois mois de prison ferme pour « diffusion de fausses nouvelles », a indiqué un de leurs avocats.
Jugés en flagrant délit par le tribunal de Dakar le 27 mai, le militant politique Bah Diakhaté et le prêcheur Cheikh Ahmed Tidiane Ndao ont en outre été condamnés à payer chacun une amende de 100 000 F CFA (150 euros), a ajouté Me El Hadji Amadou Sall.
Le parquet avait requis six mois de prison ferme contre les deux hommes, poursuivis pour « diffusion de fausses nouvelles » et « offense » à l’encontre du chef du gouvernement – délit pour lequel ils ont été « relaxés », selon Me Sall. Ils ont été maintenus en détention après leur condamnation.
Visite de Jean-Luc Mélenchon
Proche de l’opposition, Bah Diakhaté, interpellé le 20 mai par la Division des investigations criminelles (DIC, police judiciaire), s’était livré dans une vidéo à des attaques contre Ousmane Sonko après une déclaration de ce dernier sur le thème de l’homosexualité à l’occasion de la visite, mi-mai, de l’opposant français Jean-Luc Mélenchon.
Le prêcheur Cheikh Ahmed Tidiane Ndao, placé en garde à vue le 21 mai par les mêmes services, a reproché dans une autre vidéo au Premier ministre ce qu’il dénonce comme de la complaisance vis-à-vis de l’homosexualité.
Pression
Ousmane Sonko, chantre d’un souverainisme et panafricanisme empreint de préoccupations sociales et de valeurs traditionnelles, a critiqué ce qu’il considère comme des tentatives des pays occidentaux d’imposer leur mode de vie aux pays africains et de faire pression pour la légalisation de l’homosexualité.
L’homosexualité est largement considérée comme une déviance au Sénégal, où la loi réprime d’un emprisonnement de un à cinq ans les actes dits « contre nature avec un individu de son sexe ». Des cercles proches des religieux, des opposants et des militants ont reproché à Ousmane Sonko d’avoir défendu la tolérance vis-à-vis de l’homosexualité et d’avoir offert à Jean-Luc Mélenchon une tribune pour plaider la cause des minorités sexuelles.
AFP