Le secteur industriel composé d’environ 4702 entreprises favorisant l’emploi de 534 mille personnes, contribue à hauteur de 90% aux exportations, soit 50 milliards de dinars/an, a fait savoir la ministre de l’Industrie, des mines et de l’énergie, Fatma Thabet. Intervenant lors de la huitième édition du « Tunisia Economic Forum » organisée lundi sous le thème « L’Industrie tunisienne : Modernisation et Relance », Thabet a mis l’accent sur l’importance du secteur qui a permis de positionner le pays au niveau mondial.
Et d’ajouter que ceci a été rendu possible grâce à plusieurs filières dont le textile et habillement, les industries agroalimentaires, les composants aéronautiques et automobiles et aux expertises qui ont favorisé l’attrait des investissements à valeur ajoutée.
Elle a, par ailleurs, rappelé que la Tunisie œuvre à réaliser la transition énergétique via le développement des énergies renouvelables, et ce, en incitant les industriels à l’autoproduction de l’électricité à partir des Energies Renouvelables, l’investissement dans l’aspect environnemental et la maitrise de la consommation d’énergie.
De son côté, le membre du Comité Directeur de l’IACE, Nafaa Ennaifer a mis l’accent sur la régression de la contribution du secteur de l’industrie au PIB, laquelle (contribution) est passée de 30% en 2010, à 23% en 2022.
Il a pointé du doigt dans ce cadre plusieurs défaillances et obstacles qui devront être surmontés en urgence pour favoriser le développement du secteur et le repositionnement de la Tunisie. Ennaifer a cité à titre d’exemple les barrières administratives, la lenteur des procédures et l’octroi des autorisations, outre « le climat général du pays qui diabolise l’entreprise et les investisseurs ».
Le Directeur général de l’Agence de Promotion de l’Industrie et de l’Innovation (APII), Omar Bouzouada a rappelé, lui, que la stratégie industrielle à l’horizon 2035 vise à améliorer le climat des affaires via la digitalisation, la révision des législations, le renforcement de l’infrastructure et de la logistique, le développement des zones industrielles et du transport et l’attrait des Investissements directs étrangers (IDE).
La stratégie en question porte aussi sur la réalisation de la transition énergétique, la garantie de la durabilité de l’entreprise, outre le développement de ses exportations, la facilitation de son accès aux nouveaux marchés étrangers et le doublement du volume des exportations à l’horizon de 2035. Plus de la moitié des industriels étouffent sous les difficultés, selon l’INS
Une légère éclaircie se dessine pour l’industrie tunisienne.
Selon un rapport publié en mai par l’Institut national de la statistique (INS), 3% des dirigeants d’entreprises industrielles interrogés affirment que le secteur s’est amélioré au premier trimestre 2024, par rapport au quatrième trimestre 2023.
Si cette hausse, bien que minime, est encourageante, elle ne masque pas pour autant les nombreux défis auxquels l’industrie nationale est confrontée. En effet, 55,9% des PDG interrogés soulignent que leurs activités sont entravées par plusieurs obstacles majeurs.
Le manque de pièces de rechange, d’équipements et de fonds nécessaires figure en tête des préoccupations des industriels. Viennent ensuite les problèmes liés à l’approvisionnement en matières premières et les difficultés de commercialisation des produits.
Ces difficultés se traduisent par une sous-utilisation des capacités de production, puisque 73% des PDG affirment que leur production actuelle reste inférieure à son niveau moyen.
Ce chiffre, qui était de 76% au quatrième trimestre 2023, montre que la reprise est encore fragile.
L’enquête, réalisée du 15 février au 10 avril 2024, a interrogé 1.148 PDG d’entreprises industrielles. Elle met en lumière les difficultés auxquelles le secteur industriel tunisien est confronté, mais aussi la volonté des chefs d’entreprises de voir les choses s’améliorer.
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