La gestion intégrée des forêts du bassin du Congo a été encouragée lundi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), lors de la cérémonie d’ouverture de la 20ème réunion des Parties du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC).
« Le bassin du Congo étant un espace géographique clair et bien défini, nous encourageons une gestion intégrée des Forêts, et à cela s’ajoute des tourbières, des forêts des Mangroves, y compris la biodiversité et des forêts de Miombo que la RDC partage avec les pays de l’Afrique Australe », a déclaré Eve Bazaiba, ministre d’Etat, en charge de l’Environnement.
Pour elle, cette gestion intégrée des forêts du bassin du Congo permettra de promouvoir un développement durable des ressources naturelles dans la région d’Afrique.
Mme Bazaiba a rappelé que la RDC s’est engagée dans un processus de développement économique durable à faibles émissions de Gaz à effet de Serre (GES), lorsqu’elle a ratifié la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en 1997.
« Cependant, nous devons concilier le besoin de l’oxygène et le besoin du pain, qui représentent la survie de nos populations qui vivent dans la forêt et des forêts. C’est-à-dire que les forêts constituent leur garde-manger, leur santé, leur pharmacie, bref leur vécu quotidien », a préconisé la ministre congolaise de l’Environnement.
Par ailleurs, elle a dénoncé l’agression terroriste que subit la République Démocratique du Congo depuis plusieurs décennies, de la part du Rwanda, sous couvert des groupes armés incontrôlés, ayant détruit une grande partie de sa biodiversité, son couvert forestier et ses ressources naturelles qui participent pourtant à la transition écologique et énergétique.
« Le respect des Conventions internationales et la protection des écosystèmes doivent être les outils de paix et de sécurité humaine imposables à tous. Je voudrai ici, attirer l’attention du monde sur le fait que les intérêts économiques ne devraient pas nuire à la préservation de l’environnement », a-t-elle insisté.
La ministre d’Etat a souhaité qu’à l’issue de ces assises, la communauté arrive notamment à maîtriser les enjeux et défis relatifs à la gestion des forêts et des ressources en eaux du Bassin du Congo, la biodiversité, ainsi que les opportunités que ces ressources naturelles sont susceptibles d’offrir pour un développement économique durable
Les enjeux pour la préservation des forêts nécessitent une mobilisation collective
Quelques participants à la 20ème réunion (PFBC)
Par ailleurs, M. Christophe Guilhou de la République française, l’un des co-facilitateurs de ces assises, a indiqué que les enjeux pour la préservation des forêts sont immenses et nécessitent une mobilisation collective
Pour lui, la 20ème réunion des parties du partenariat pour les forêts du bassin du Congo permet cette mobilisation collective.
« Nous apprécions les forêts de bassin du Congo pour leur extraordinaire biodiversité, pour le rôle social et économique ou encore le rôle clé dans la lutte contre le changement climatique. Cela nous oblige d’aller en avant en amplifiant notre action et mieux faire connaître la valeur des forêts tropicales de la région aux échelles locales, nationales et internationales », a-t-il dit.
De son coté, M. Prosper Dodiko, président du Conseil des ministres de la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFA), a souhaité que les discussions puissent aller dans le sens d’opérer des changements à la hauteur de défis.
« Nous avons longtemps parlé du changement climatique, mais on pensait que c’était de la théorie, mais maintenant, dans tous les pays, nous vivons les effets du changement climatique. Cela signifie que nos interventions ne sont pas à la hauteur de défis que nous avons.
C’est celle là, la grande question à laquelle nous sommes appelés à trouver des solutions », a-t-il poursuivi.
Pendant trois jours, soit du 3 au 5 juin 2024, plus de 500 participants venus des pays du Bassin du Congo et de l’Europe sous la co-facilitation française et gabonaise, vont réfléchir sur les mécanismes innovants de la préservation et la gestion durable des ressources forestières du Bassin du Congo.
acp