Européennes 2024: Bruxelles multiplie les scénarios autour d’une recomposition de l’hémicycle

Les Pays-Bas donnent le coup d’envoi aux élections européennes ce jeudi 6 juin. Ces dernières vont se dérouler dans les vingt-sept pays de l’Union européenne d’ici dimanche 9 juin. À Bruxelles comme dans les capitales européennes, la fébrilité est tangible car tous sont plongés dans les calculs de majorité post-électorale.

La recomposition de l’hémicycle européen est prédite par tous les sondages. Les projections donnent un affaiblissement des partis traditionnels et pro-européens au profit des eurosceptiques, de la droite souverainiste et de l’extrême-droite.

À 24 heures de l’ouverture des premiers bureaux de vote aux Pays-Bas, on assiste à Bruxelles à une multiplication des scénarios.

Les partis traditionnels craignent de perdre leur prédominance historique. Jusqu’en 2014, deux partis possédaient une majorité écrasante : d’une part les socialistes, aujourd’hui S&D pour sociaux-démocrates et d’autre part la droite, c’est-à-dire les conservateurs de centre-droit, le PPE ou parti populaire européen. Sous plusieurs législatures, ils représentaient à eux seuls deux tiers des sièges.

Ces derniers ont été obligés de se mettre en coalition avec les centristes et les écologistes mais les sondages ne sont pas réjouissants pour eux.

Deux facteurs devraient plomber cette coalition. Les écologistes et les centristes perdraient chacun vingt députés. Il y a un an, ces deux partis comptaient capitaliser sur les réussites européennes pour se renforcer grâce à la réaction à la pandémie, la relance économique, l’unité sur l’Ukraine et le pacte vert.

Mais en un an, le pacte vert a du plomb dans l’aile, la relance économique n’est plus qu’un souvenir depuis l’inflation et l’Europe s’est divisée sur le Proche-Orient.

Une autre majorité est-elle possible ?
On dit toujours que les partis eurosceptiques ont, par nature, beaucoup de mal à s’entendre sur l’Europe. C’est là que les scénarios les plus tirés par les cheveux circulent et c’est la droite qui va décider. Il y a d’abord la droite traditionnelle, le PPE où beaucoup préconisent de maintenir la majorité actuelle.

Mais certains rêvent d’exclure la gauche, ce qui impliquerait de s’allier avec les moins infréquentables des partis plus à droite. Certains courtisent déjà l’Italienne Giorgia Meloni, en affirmant que son parti Fratelli d’Italia est du centre-droit.

Plusieurs sont aussi très critiques envers les sociaux-démocrates allemands, le parti d’Olaf Scholz.

La poussée annoncée des partis les plus à droite donne naissance à des scénarios encore plus « exclusifs ». Cela est le grand rêve du Hongrois Viktor Orban qui voudrait une coalition de toutes les familles de droite de l’hémicycle européen, d’abord le centre-droit dont son parti a été exclu, puis les souverainistes du groupe conservateurs réformistes et enfin l’extrême-droite du groupe identité-démocratie sans oublier les inclassables, non-inscrits ou isolés.

Là encore, ce sont des plans sur la comète. Mais à la veille de l’ouverture du scrutin, Bruxelles bruisse de tous les scénarios de politique-fiction possibles et imaginables.

rfi

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