Son écriture et ses mots si pertinents et poétiques ont inondé les supports. L’artiste Ben, de son vrai nom Benjamin Vautier, a été retrouvé mort dans sa maison à Nice, une ville si chère à son coeur, ce mercredi 5 juin, indique BFM Nice-Côté d’Azur de sources concordantes. Agé de 88 ans, son corps a été retrouvé avec une balle dans la tête affirme le même média qui ajoute que le Smur est sur place.
Les circonstances précises de son décès restent à déterminer, une enquête permettra de savoir s’il s’agit d’un suicide ou pas. Sa femme Annie Baricalla, qu’il avait épousée en 1964, est morte il y a peu selon le maire de Nice, Christian Estrosi. D’après les informations de France 3 régions, elle aurait succombé à un AVC ce mardi 4 juin. Le couple a eu deux enfants, Éva Cunégonde et François Malabar.
Les hommages se répandent déjà à l’annonce de cette nouvelle brutale.
Christian Estrosi, maire de Nice, est « bouleversé » par cette disparition. « Mon ami Ben, ce formidable artiste qui incarne une grande part de la culture à Nice, nous a quittés. Hier, j’apprenais la disparition d’Annie sa femme. Ils sont réunis comme ils l’ont toujours été. L’école de Nice perd un de ses principaux fondateurs. Il me manque déjà. Il nous manque déjà terriblement », écrit-il, sur Facebook.
Un hommage à la hauteur de génie de l’artiste est d’ores et déjà prévu.
Ben, artiste prolixe aux jeux de mots bien pensés
Né en 1935, l’artiste contemporain Ben est originaire de Naples mais est arrivé à l’adolescence à Nice. Une ville dans laquelle il infusera son empreinte artistique. Il a choisi d’utiliser différents vecteurs pour son art : sculptures, peintures, assemblages d’objets, projections de films, documents, textes théoriques et installations. Touche-à-tout donc, il s’est associé au groupe des Nouveaux Réalistes, dans la mouvance néo-dadaïste.
En ouvrant à Nice une boutique où il expose son art, Ben acquiert une grande notoriété dans la ville et au-delà.
« Entre 1958 et 1972, la boutique devient une quasi-institution niçoise. Elle est achetée en 1975 par le Musée national d’art moderne, Centre Georges-Pompidou, à Paris », d’après le site Universalis. « La vie est art » est le leitmotiv de sa carrière marquée par une grande productivité dans les années 1960. Ben impose sa « philosophie » et ses mots spontanés, proches du slogan.
Après une pause dans les années 1980, durant laquelle il songe même à arrêter l’art pour se consacrer à l’étude des ethnies et à la défense de la spécificité de la culture occitane, il occupe à nouveau la scène médiatique et dépose son nom sur de nombreux produits dérivés.
Il a ainsi mis son talent au service de la pub et a travaillé avec le réseau d’agences immobilières Connexion en détournant les inévitables panneaux « à vendre », en les dessinant « à acheter », et a réécrit les « vendu ». Lors du troisième millénaire, Ben a créé sa propre radio et diffuse de nombreuses chroniques. Nul doute qu’il va manquer à la ville et au milieu artistique !
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