La Pologne veut renforcer sa frontière avec la Biélorussie. D’abord pour dissuader la Russie d’envahir le pays, mais aussi pour limiter les arrivées de migrants qui tentent de traverser illégalement la frontière. Un projet qui déçoit les associations d’aide aux migrants. Ils ont manifesté mardi alors que Donald Tusk rassemblait ses partisans dans le centre de Varsovie.
Au moment de son élection en décembre 2023, le Premier ministre polonais Donald Tusk avait promis de faire respecter les droits de l’Homme à la frontière biélorusse. Mais la semaine dernière, il est revenu sur sa promesse en annonçant qu’il remettait en place une zone tampon, après qu’un soldat ait été attaqué au couteau par un réfugié qui a franchi le mur anti-migrant. Cette mesure avait été prise sous l’ancien gouvernement conservateur, particulièrement hostile à la présence des exilés sur le sol polonais.
« Rien n’a changé » à la frontière
Une décision qui déçoit beaucoup Karolina Mazurek, activiste pour le droit des migrants, venue manifester mardi 4 juin à Varsovie. « Donald Tusk avait déclaré pendant la campagne électorale que le gouvernement précédent avait utilisé l’anarchie et la cruauté à cette frontière et qu’il voulait restaurer l’État de droit.
Et pourtant, cela n’a pas changé, et pour le moment, on dit même que c’est pire et plus cruel qu’il ne l’a été depuis 2021″.
Ces nouvelles mesures sont une catastrophe selon ces associations car elles ne pourront pas intervenir pour aider les gens dans le besoin. Katarzyna Augustynek a en tête les élections européennes de dimanche, et compte sur les résultats pour venir en aide à ceux qui tentent de traverser.
« J’espère que l’Union défendra les réfugiés. Ils fuient la guerre et la pauvreté et ils ont le droit de s’échapper », affirme-t-elle.
En attendant, ces activistes continuent de soutenir Donald Tusk, mais espèrent avoir fait assez de bruit pour l’interpeller sur la situation des exilés à la frontière.
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