Plusieurs associations vont déposer plainte contre la RATP pour dénoncer « l’abondance de publicités pour l’alcool dans le métro francilien »Plusieurs associations vont déposer plainte contre la RATP pour dénoncer « l’abondance de publicités pour l’alcool dans le métro francilien »
Plusieurs associations vont déposer plainte jeudi contre la RATP pour dénoncer « l’abondance de publicités pour l’alcool dans le métro francilien », notamment dans des stations proches d’établissements scolaires, ont-elles indiqué à l’AFP.
France Assos Santé, la Ligue contre le cancer, l’Union nationale des associations familiales (Unaf), la Fédération nationale des amis de la santé (FNAS) et l’association Entraid’addict vont déposer cette plainte au tribunal de Paris pour « provocation directe à la consommation d’alcool à l’encontre des mineurs ».
« En 4×4 mètres, l’alcool, sous toutes ses formes, ruisselle sur les murs du métro parisien », s’indignent les associations.
« Impossible d’échapper au matraquage publicitaire qui, en toute situation et dans toutes les stations de la RATP, invite insidieusement l’ensemble des usagers des transports publics à trinquer, banalisant du même coup l’usage des boissons alcoolisées, présenté comme convivial et festif », dénoncent-elles.
L’an dernier, une plainte avait déjà été déposée par ces mêmes associations à l’encontre de la RATP. Elle avait été rejetée car jugée insuffisamment documentée, a expliqué à l’AFP Emmanuel Ricard, porte-parole de la Ligue contre le cancer.
« Si le procureur la rejette à nouveau cette année, nous nous constituerons partie civile », a-t-il ajouté.
Une lettre ouverte au PDG de la RATP, l’ancien Premier ministre Jean Castex -qui devrait être reconduit pour un second mandat à la tête de l’entreprise après proposition d’Emmanuel Macron-, était aussi restée sans suite.
« La RATP est une entreprise nationale et son PDG a été Premier ministre et directeur de cabinet du ministère de la Santé » (du temps de Xavier Bertrand), a rappelé Emmanuel Ricard.
La loi Évin de 1991, qui consacrait la primauté de la santé publique sur les intérêts économiques, a été petit à petit dénaturée et vidée de sa substance, selon les associations.
La jeunesse vit ainsi dans un environnement saturé de stimuli incitant à consommer de l’alcool, alors même que sa vente est interdite aux mineurs, regrettent-elles.
« En Outre-mer, l’affichage près des écoles a été interdit.
La France étant un pays républicain, cette mesure devrait s’imposer sur l’ensemble du territoire », plaide Emmanuel Ricard.
L’alcool est responsable d’environ 41.000 morts par an en France, ce qui en fait la deuxième cause de décès prématurés par cancers, maladies cardiovasculaires ou digestives, selon les données de Santé publique France.
afp