Le président de la République, Emmanuel Macron, a fait part de sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale, au soir d’élections européennes largement remportées par le Rassemblement national, ce dimanche 9 juin. Tour d’horizon des principales réactions après l’annonce du chef de l’Etat.
C’est un big bang décidé par Emmanuel Macron. Prenant acte de la large victoire du Rassemblement national et de la défaite de la majorité présidentielle à l’issue des élections européennes, le président de la République a annoncé, ce dimanche 9 juin, la dissolution de l’Assemblée nationale, comme l’autorise l’article 12 de la Constitution.
Une décision forte, aux conséquences encore inconnues, alors que le chef de l’Etat a indiqué que les élections législatives, destinées à renouveler la représentation nationale, auront lieu le 30 juin (1er tour) et le 7 juillet (2nd tour).
« Ce sera l’un des scrutins les plus importants de la VèmeRépublique », a réagi le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sur TF1.
Une prise de parole qui résume bien l’état d’esprit des principaux responsables politiques : l’annonce d’Emmanuel Macron a logiquement déclenché une avalanche de réactions, venant de tous les bords politiques.
« Cette décision est grave, lourde », a reconnu le président de la République.
La dernière dissolution en date, décidée par Jacques Chirac, a eu lieu en 1997 et avait entraîné une période de cohabitation, Lionel Jospin ayant été nommé Premier ministre, après la victoire de la gauche aux élections législatives.
PAS DE CANDIDAT DE LA MAJORITÉ PRÉSIDENTIELLE CONTRE DES DÉPUTÉS SORTANTS « FAISANT PARTIE DU CHAMP RÉPUBLICAIN »
« On y va pour gagner », a toutefois revendiqué un conseiller proche du président, cité par l’AFP, soulignant que le scrutin européen de dimanche avait été marqué par une « forte abstention ». « On ne se trompe jamais en donnant la parole au peuple », ajoute ce conseiller, assurant que cette « prise de risque » s’inscrivait dans « l’ADN » macroniste.
Le ministre des Affaires étrangères et secrétaire général de Renaissance, Stéphane Séjourné, a annoncé ce soir que la majorité présidentielle ne présentera pas de candidat contre des députés sortants « faisant partie du champ républicain ».
Double finaliste de l’élection présidentielle contre Emmanuel Macron, Marine Le Pen a réagi avec satisfaction.
« Nous sommes prêts », a réagi la présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale, estimant que son parti représentait la « grande force d’alternance pour la France ».
« Nous sommes prêts à redresser le pays, à défendre ses intérêts. » « Ce scrutin historique montre que quand le peuple vote, le peuple gagne », s’est-elle félicitée, jugeant l’annonce d’Emmanuel Macron conforme à la « logique des institutions ».
LA « SEULE SOLUTION » POUR ERIC CIOTTI, UN « EXTRÊMEMENT DANGEREUX » POUR , RAPHAËL GLUCKSMANN
La dissolution de l’Assemblée était « la seule solution », a estimé le président des Républicains, Eric Ciotti, refusant d’emblée toute idée de coalition avec la majorité présidentielle sortante.
Le principal parti de droite se présentera seul au scrutin, a indiqué son chef de file, alors que des rumeurs envoyant un représentant de LR à Matignon avaient circulé ces dernières semaines.
« Emmanuel Macron prend acte qu’il n’a pas de majorité pour sa politique », a déclaré la tête de liste de La France insoumise aux élections européennes, Manon Aubry. « Emmanuel Macron n’a nullement mis son mandat en jeu.
Et il choisit de renvoyer chez eux ceux qui avaient une légitimité jusqu’à ce soir » a, piur sa part, critiqué Jean-Luc Mélenchon, affirmant que son parti ne « [craignait] pas le peuple ».
L’annonce présidentielle a également fait réagir parmi les autres partis de gauche. La dissolution de l’Assemblée nationale « restera une tache sur le quinquennat d’Emmanuel Macron, une de plus », a fustigé la tête de liste Parti socialiste –
Place publique, Raphaël Glucksmann. Estimant que la dissolution avait été « réclamée par Jordan Bardella », l’eurodéputé a critiqué un jeu « extrêmement dangereux ».
De son côté, le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, a appelé les partis de gauche à travailler à un « pacte pour la France » pour les législatives anticipées.
« Je lance l’appel à mes amis, voyons-nous rapidement, travaillons ensemble à un pacte pour la France en mettant les politiques sociales, les salaires, le pouvoir d’achat, la répartition des richesses » en avant, a-t-il décalré. Semblant vouloir répondre à cet appel, la tête de liste Europe Ecologie –
Les Verts aux européennes, Marie Toussaint, a annoncé des discussions « dans les prochaines heures » entre les différentes formations politiques de gauche.
KCP