La lutte contre le réchauffement climatique est une affaire de tous mais l’Union européenne (UE) s’est singularisée dans ce combat. Sur la scène internationale, l’Union européenne joue pourtant un rôle de moteur dans la lutte contre le changement climatique.
L’Union européenne fait partie des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre, d’un point de vue historique, mais aussi selon les chiffres actuels : les 27 se situent à la 4ème position, après les États-Unis, la Chine et l’Inde, avec près de 7 % des émissions mondiales.
Lutter efficacement contre le réchauffement de la planète nécessite donc obligatoirement une baisse des émissions de gaz à effet de serre en Europe également.
Cependant, ces dernières années, l’Union européenne a aussi joué le rôle de précurseur sur la scène internationale avec le Pacte Vert pour lancer concrètement la transition écologique.
« À partir du moment où l’Union européenne s’est engagée d’atteindre l’objectif de neutralité climatique à l’horizon 2050, elle a entraîné dans son sillage les grandes économies mondiales », a constaté Phuc-Vinh Nguyen, chercheur sur les politiques de l’énergie européennes à l’Institut Jacques Delors.
« Les États-Unis de Joe Biden et également la Chine de Xi Jinping se sont engagés à leur tour à atteindre à cet objectif de neutralité climatique à des niveaux à peu près équivalents.
C’est donc l’Union européenne qui a lancé la course mondiale pour atteindre l’objectif de neutralité climatique. Et cette course se traduit notamment par la maîtrise des nouvelles technologies vertes, c’est-à-dire des panneaux solaires, des éoliennes, des batteries de demain.
C’est ça en fait le rôle de l’Union européenne : à partir du moment où vous avez un marché de 450 millions de consommateurs qui décident qu’à partir d’une certaine date, le ciment qu’elle achètera sera du ciment vert et que si nos partenaires internationaux ne sont pas en capacité de le produire, on le produira sur notre sol, ça lance une course mondiale à l’atteinte des objectifs climatiques ».
Dans les jours à venir, les États membres doivent encore se prononcer sur les lois en suspens de la précédente mandature européenne.
L’actuelle présidence belge du Conseil de l’Union européenne va notamment tenter de faire enfin adopter la loi sur la restauration de la nature. Ce sera la semaine prochaine, le 17 juin 2024. À la fin du mois, on aura peut-être une idée de la place accordée à moyen terme à la lutte contre la triple crise du changement climatique, de l’effondrement de la biodiversité et de la pollution.
À l’occasion du sommet européen, les 27 et 28 juin 2024, les chefs d’État et de gouvernement doivent s’accorder sur l’agenda stratégique, c’est-à-dire des objectifs des politiques de l’Union européenne pour les cinq prochaines années.
L’Agence européenne pour l’environnement a déjà lancé un appel à toutes les voitures : l’UE, dit l’agence, ne peut pas se permettre de prendre du retard dans la protection du climat !
Parce que l’Europe n’est pas suffisamment préparée aux conséquences du réchauffement planétaire : sécheresses, inondations, chaleurs extrêmes, élévation du niveau de la mer. Et ne rien faire va coûter cher. Enfin, il s’agira aussi de ne pas perdre de crédibilité sur la scène internationale et auprès des investisseurs, nécessaires pour réussir la transition à laquelle on n’échappera pas.
VivAfrik