L’aphte buccal est une ulcération, particulièrement douloureuse pendant les repas et le brossage de dents. Il est souvent bénin et guérit en quelques jours. Les aphtes peuvent survenir dès l’enfance, et leur fréquence diminue après 50 ans. Mais qu’est-ce qui les favorise, et comment les soulager ? Voici quelques conseils pour atténuer la douleur, et prévenir leur apparition.
Il mesure entre 2 et 10 millimètres tout au plus et pourtant, il est à l’origine d’une gêne considérable pour les personnes qui en souffrent : l’aphte buccal ne saigne pas, mais il est douloureux. S’il est unique dans la majorité des cas, il arrive que plusieurs apparaissent.
Jusqu’à six lors d’une même poussée. La cicatrisation de l’aphte est spontanée, mais peut prendre jusqu’à 15 jours. En attendant qu’il se résorbe, on peut tout de même agir pour atténuer la gêne. Sciences et Avenir fait le point sur les recommandations des professionnels de santé.
Qu’est-ce qui favorise les aphtes ?
« Si la cause des aphtes est inconnue, certains facteurs semblent jouer un rôle dans leur apparition », indique Ameli, le site de l’Assurance Maladie.
Parmi eux :
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_le stress et la fatigue
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_certains aliments et notamment les noix, cacahuètes, fraises, tomates et le gruyère
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_certains médicaments : anti-inflammatoires non stéroïdiens, bêtabloquants et traitements contre les cancers…
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_chez certaines femmes, la période des règles est aussi propice à l’apparition d’aphtes.
_Les gestes pour prévenir et atténuer les aphtes
La prévention des aphtes passe par la limitation des aliments cités un peu plus haut, ainsi que de la nourriture épicée ou acide.
« Privilégiez la nourriture froide (produits lactés frais, glaces, etc.) qui diminue la douleur et évitez les aliments chauds et durs qui peuvent l’aggraver », ajoute Ameli. A ces recommandations s’ajoute une règle indispensable : une hygiène bucco-dentaire soignée.
Et même si le brossage de dents peut être douloureux en cas d’aphtes, il faut s’y astreindre au moins deux fois par jour.
L’utilisation d’une brosse à dents très souple et d’un dentifrice sans laurylsulfate de sodium (composé qui crée l’action mousseuse du dentifrice), peut diminuer la gêne. Enfin, pour éviter que les lésions ne s’aggravent, il est important d’effectuer les soins dentaires tels que le traitement d’une dent cariée, l’adaptation d’une prothèse dentaire, ou encore les soins d’une dent fracturée.
Différents types d’aphtes. Il existe des formes plus rares d’aphtes buccaux. On parle d’aphtose récidivante lorsqu’une personne souffre de plusieurs poussées d’aphtes par an. L’aphtose miliaire, elle, se caractérise par la présence de dizaines d’aphtes, jusqu’à 100, de très petite taille (moins d’un millimètre). Enfin, il existe aussi des aphtes « géants », entre 1 et 2 cm. Leur cicatrisation peut prendre un mois, et laisser des séquelles.
Antalgique et anesthésique local
Si la douleur est vive et persiste malgré les mesures d’hygiène et d’alimentation, il est possible de prendre un antalgique, comme le paracétamol. « Si vous êtes gêné pour manger, vous pouvez appliquer un anesthésique local sur les lésions douloureuses, avant les repas.
Celui-ci insensibilise brièvement la muqueuse buccale », précise l’Assurance Maladie.
Toutefois, il peut être contre-indiqué selon l’âge du patient et son état de santé, et son application doit être précise. S’il est utilisé sur une zone très large, il peut engendrer une gêne de la déglutition, des fausses routes ou encore des morsures de la langue et des joues.
Aphte : quand consulter ?
Les aphtes récidivants ou sévères peuvent être dus à une maladie sous-jacente.
Il est donc nécessaire de consulter dans certains cas, comme le rappelle Ameli :
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_si vous êtes particulièrement fatigué
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_en cas de fièvre
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_si l’aphte fait plus d’1 cm, ou si vous avez de nombreuses lésions dans la bouche
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_vos aphtes mettent plus de 2 semaines à cicatriser, ou ne guérissent pas
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_vous avez des aphtes sur un autre organe, notamment génital
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_vous présentez des symptômes inhabituels (diarrhée, douleurs articulaires …) ou que vous avez du mal à vous alimenter.
De même, si vous souffrez de plusieurs poussées d’aphtes par an, signalez-le à votre médecin.
Et « consultez si votre enfant présente des épisodes de fièvre élevée récidivants avec pharyngite (avec maux de gorge), adénopathies (gros ganglions) et aphtes », insiste l’Assurance maladie.
Si les aphtes sont sévères, fréquents ou encore qu’ils s’accompagnent d’autres symptômes, le médecin peut demander un bilan sanguin, et une biopsie de la lésion. Et prescrire des antalgiques, un anesthésique, des bains de bouche et éventuellement des corticoïdes. Pour les formes les plus sévères, un traitement permet de diminuer la fréquence des poussées.
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