Burundi: Le pays fait face à sa pire pénurie d’essence

Le Burundi fait face depuis plus d’une année à des pénuries récurrentes de plusieurs produits, notamment le sucre, la bière, mais surtout, les produits pétroliers. Une pénurie qui n’a cessé de s’aggraver au fil des mois, au point d’impacter fortement toute l’économie du pays, de l’avis de nombreux observateurs.

Le Parcem, une organisation qui milite pour la bonne gouvernance au Burundi tire la sonnette d’alarme.

Des stations services fermées depuis des semaines, des rues désertes aux heures de pointe ou encore des colonnes impressionnantes de dizaines de milliers de personnes qui quittent le centre-ville de Bujumbura à pied chaque soir pour rallier leurs lointains quartiers populaires parfois distants d’une quinzaine de kilomètres.

Jamais le pays n’avait connu une pénurie d’essence aussi sévère qu’aujourd’hui, de mémoire de Burundais, comme le confirme le président de Parcem, Faustin Ndikumuna : « Les crises antérieures étaient des crises d’une journée ou deux. La crise actuelle quand même inspire de crainte, car au niveau des stations, il n’y a rien. La situation est catastrophique. »

Mauvaise gouvernance, effondrements des exportations du café, coton et autres minerais qui faisaient rentrer les devises, des investissements étrangers quasi-nuls ou encore des aides extérieures au plus bas. Les exportations ne couvrent que 10 à 20 % des importations, rappelle Faustin Ndikumana, et il prévient : le Burundi risque gros si rien ne change et vite.

Volonté de cacher l’ampleur de cette crise ?

Gitega vient d’interdire de faire la queue avec sa voiture devant une station qui n’a pas d’essence ou de sortir de chez soi sans avoir suffisamment d’essence pour revenir, sous peine d’une forte amende. Les habitants de Bujumbura ne peuvent même pas recourir aux motos, vélos et vélos-taxis, qui ont été banni de Bujumbura depuis deux ans.

RFI.

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