Le ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia) a validé, le 18 juin 2024, un plan de développement visant à booster la production laitière nationale sur une période de 11 ans (2024-2035). Évalué à 305,7 milliards de FCFA, ce plan stratégique devrait permettre au Cameroun de porter sa production de moins de 200 000 tonnes à 1 146 600 tonnes en 2035.
Le document, élaboré depuis deux ans par la Société des cabinets et pharmacies vétérinaires du Cameroun (Caphavet) et financé par la coopération allemande (GIZ), s’articule autour de six programmes : génétique (111,5 milliards de FCFA), alimentation (72,7 milliards de FCFA), logement, santé et bien-être (92,3 milliards de FCFA), valorisation du lait (14,6 milliards de FCFA), recherche et développement (5milliards de FCFA) et gouvernance (9,6 milliards de FCFA).
Selon le ministère de l’Élevage, ce plan implique tous les acteurs de la filière laitière, notamment l’État, les éleveurs, les transformateurs, les collecteurs, les distributeurs et les consommateurs. « À travers ce plan, le gouvernement envisage de réduire considérablement les importations des produits laitiers dans le pays », explique Dr Albert Douffissa, qui a coordonné l’élaboration du plan.
D’après les statistiques du ministère de l’Élevage, en 2022, la production était de 173 000 tonnes.
Cependant, la Confédération nationale des éleveurs des bovins du Cameroun (Cnebcam) évalue l’offre nationale à 185 570 tonnes par an, bien inférieure à la demande qui tourne autour de 300 000 tonnes. Des chiffres qui laissent entrevoir un déficit annuel de près de 120 000 tonnes. Ce déséquilibre entre l’offre et la demande est en partie compensé par des importations de produits laitiers.
Selon le dernier rapport de l’Institut national de la statistique (INS) sur le commerce extérieur, 20 596,1 tonnes de lait et dérivés ont été importées pour une enveloppe de 40,6 milliards de FCFA et 17 217,9 tonnes de lait en poudre ou concentré pour 35 milliards de FCFA par les industriels au cours de l’année 2023, afin de combler le déficit de la production nationale.
Pour réduire cette enveloppe, le Cameroun a acquis entre 2020 et 2023, 495 vaches laitières en provenance de France dans le cadre du projet de développement de l’élevage (Prodel), financé par la Banque mondiale à hauteur de 78,4 milliards FCFA sur une durée de 6 ans.
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