Le Burkina Faso, le Mali et le Niger officialisent la « Confédération des États du Sahel »

Les régimes militaires au pouvoir au Burkina Faso, au Mali et au Niger ont entériné leur alliance au sein d’une « Confédération des États du Sahel » lors de leur premier sommet samedi à Niamey, une décision qui acte leur rupture avec le reste du bloc ouest-africain. Plus tôt, le chef du régime militaire au pouvoir au Niger a affirmé que les peuples de son pays ainsi que de ses deux pays voisins avaient « irrévocablement tourné le dos à la Cédéao ».

Dans un week-end placé sous le signe des rassemblements au plus haut niveau dans une Afrique de l’Ouest en proie aux divisions, le sommet de l’Alliance des États du Sahel (AES) – qui regroupe le Niger, le Mali et le Burkina Faso – a accouché d’une « confédération » samedi 6 juillet à Niamey.

Les chefs d’État des trois pays, des militaires arrivés au pouvoir par des coups d’État, « ont décidé de franchir une étape supplémentaire vers une intégration plus poussée entre les États membres », indiquent-ils dans le communiqué final du sommet.

« À cet effet ils ont adopté le traité instituant une confédération entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger dénommée Confédération des États du Sahel (AES) », est-il précisé dans le texte.

Les trois pays de l’AES avaient annoncé en janvier leur départ de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), une organisation qu’ils jugent instrumentalisée par la France, ex-puissance coloniale avec laquelle ils ont multiplié les actes de rupture. La création de cette confédération vient confirmer ce divorce.

Trois pays qui ont « irrévocablement tourné le dos à la Cédéao »
« Nos peuples ont irrévocablement tourné le dos à la Cédéao », a lancé le général Abdourahamane Tiani, chef du régime militaire nigérien, en ouverture du sommet.

Il a aussi appelé à faire de l’AES une « alternative à tout regroupement régional factice en construisant une communauté souveraine des peuples, une communauté éloignée de la mainmise des puissances étrangères ».

Les relations AES-Cédéao se sont considérablement détériorées à la suite du coup d’État du 26 juillet 2023 ayant porté le général Tiani au pouvoir.

La Cédéao avait alors pris de lourdes sanctions économiques contre le Niger et menacé d’intervenir militairement pour rétablir le président déchu, Mohamed Bazoum, dans ses fonctions.

Les sanctions ont depuis été levées, en février, mais les relations entre les deux camps restent glaciales.

Les États membres de l’AES souhaitent « mutualiser leurs moyens »

La Cédéao doit tenir dimanche un sommet de ses chefs d’État, à Abuja, où la question des rapports avec l’AES sera au menu des discussions.

Les pays de l’AES ont formé en mars une force commune pour lutter contre les jihadistes qui attaquent régulièrement leurs territoires.

Samedi, ils ont également souhaité « mutualiser leurs moyens », dans des secteurs jugés stratégiques tels que l’agriculture, l’eau, l’énergie ou encore les transports.

Ils ont aussi demandé que les langues locales soient davantage utilisées dans les médias publics et privés de leurs pays.

afp

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