Législatives: la parité, grande perdante de cette nouvelle Assemblée nationale

La féminisation du Palais Bourbon marque un coup d’arrêt. Selon les résultats des élections législatives, 208 femmes siégeront au sein de la nouvelle Assemblée nationale contre 224 en 2017 et 215 en 2022.

En 2017, le nombre de femmes élues à l’Assemblée nationale avait atteint un niveau historique: 224. Sept ans plus tard, la féminisation du Palais Bourbon marque un coup d’arrêt. Selon les résultats des élections législatives, 208 femmes siégeront au sein dans l’hémicycle, pour 369 hommes. Une proportion déjà en recul lors de la dernière mandature avec 215 élues. Loin des 288 permettant d’atteindre la parité.

« C’est vraiment dommage, car on constate que malheureusement il y a un vivier de femmes qui existe et qu’on ne sollicite pas suffisamment », souligne Virginie Duby-Muller, députée Les Républicains de Haute-Savoie.

« Il y a une obligation pour les partis politiques d’imposer 50% de candidates, notamment dans le cadre du financement des partis. Donc comme quoi, le combat sur l’égalité femmes-hommes, notamment en politique, reste encore d’actualité », poursuit-elle.

« Plus d’hommes sortants »
Depuis la loi du 6 juin 2000, les partis politiques sont obligés de présenter un nombre égal d’hommes et de femmes lors des scrutins de liste, à 2% près. Elle prévoit, aussi, une retenue sur la dotation financière des partis qui ne respecteront pas ce principe de parité lorsqu’ils désignent leurs candidats pour les élections législatives.

En 2022, LR s’était vu infliger une pénalité de 1,3 million d’euros pour non-respect de la parité aux législatives.

Cette année, il n’y avait que 41% de candidates au scrutin législatif. Selon un travail de nos confrères de France info, à partir des données du ministère de l’Intérieur, Les Républicains est le parti qui a investi le moins de femmes par rapport aux hommes (100 candidates pour 205 candidats), suivi d’Ensemble (206 candidates pour 266 candidats) et de Reconquête (146 candidates pour 182 candidats).

Au niveau du Nouveau Front populaire, l’écart est le moins important (260 candidates pour 285 candidats), ainsi qu’au Rassemblement national (238 candidates pour 262 candidats).

Pour Philippe Gosselin, député divers droite de la Manche interrogé par BFMTV, « l’analyse est simple »: « Il y avait plus d’hommes sortants et compte tenu de la précipitation des élections, il y a eu peu de nouvelles candidatures.

« Violaine de Filippis, avocate et cofondatrice du collectif Action Juridique Féministe estime, sur France info, que la baisse du nombre de députées est « multifactorielle ». « Je pense au fameux phénomène de backlash post Metoo, où quand les femmes avancent dans leur droit, la société se durcit sur, par exemple, la violence des femmes en politique », explique-t-elle.

« Des figures féminines fortes émergent à gauche »
Dans le détail, les meilleurs élèves en termes de parité à l’Assemblée nationale sont le Nouveau Front populaire et Ensemble avec 41% de femmes élues. Viennent ensuite le RN (32%) et LR (30%).

Alma Dufour, députée LFI de Seine-Maritime, souligne que tout n’est pas perdu. Cette dernière voit que « des figures féminines fortes émergent à gauche » et qu’elles sont « proposées et poussées pour devenir Première ministre ». Il s’agit par exemple de Marine Tondelier, Clémence Guetté ou Clémentine Autain. « 

C’est une première ! », analyse l’élue.

En attendant, pour la première fois depuis 50 ans, la parité est davantage respectée au Sénat, pourtant traditionnellement plus masculin, qu’à l’Assemblée nationale, avec 36,2% de sénatrices pour 36,04% de députées.

bmftv

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