L’état de l’eau de la Seine sera-t-il conforme aux normes de baignade ? C’est la grande question à seulement deux semaines du début des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Le cours d’eau était pollué tout le mois de juin par la bactérie E. Coli en raison d’une météo capricieuse.
De plus, son débit est actuellement trop élevé, autour de 550 mètres cubes par seconde, alors qu’il se situe habituellement en été entre 100 et 150 mètres cubes par seconde. Le problème de Paris et de la Seine est similaire à celui de nombreuses villes plus anciennes, Metin Duran, professeur à l’Université de Villlanova : Ils utilisent ce que nous appelons un système d’égout combiné, c’est-à-dire un réseau unique de canalisations qui transporte à la fois les eaux de pluie et les eaux usées.
Lors de fortes pluies, comme c’est apparemment le cas ces jours-ci à Paris, ce réseau de canalisations est surchargé et les eaux usées se déversent dans le plan d’eau le plus proche, en l’occurrence la Seine.
En raison de sa pollution, il était interdit depuis plus d’un siècle de se baigner dans la Seine. Paris a investi plus d’un milliard de dollars dans la construction d’infrastructures destinées à collecter davantage d’eaux pluviales. Samedi dernier, la ministre française des Sports et des JO, Amélie Oudéa-Castéra, a voulu rassurer les athlètes en se baignant dans la Seine.
Cependant, la pluie pourrait remettre en cause les efforts consentis pour l’assainissement de ce plan d’eau : apparemment, ils prélèvent des échantillons à trois heures du matin dans l’espoir d’obtenir des informations sur la qualité de l’eau. Cependant, lorsque les résultats seront disponibles, ils indiqueront la qualité de l’eau 18 heures plus tôt, et non au moment où les nageurs seront dans l’eau.
Entre le prélèvement de l’échantillon et l’obtention des résultats, il peut pleuvoir, entraînant à nouveau des déversements d’eaux usées dans la Seine. Ils ne disposeront donc pas de données en temps réel sur la qualité de l’eau, ajoute-t-il.
En cas de mauvais temps, les organisateurs prévoient de reporter de quelques jours les épreuves de triathlon, de natation- marathon et de para triathlon. Un autre plan propose de déplacer l’épreuve de natation marathon au stade nautique de Vaires-sur-Marne, ou encore de passer en duathlon en lieu place du triathlon.
ap
