LILLE, CHAMPION SANS LENDEMAIN ?

Deux mois après avoir arraché le titre de champion de France au nez et à la barbe du Paris Saint-Germain, Lille retrouve le club parisien ce dimanche soir (20 heures) à Tel-Aviv pour le Trophée des champions. Une rencontre qui pourrait révéler les premières tendances de la saison lilloise, dont les interrogations sur son niveau global sont nombreuses après des départs importants (Galtier, Maignan, Soumaré), l’arrivée de Jocelyn Gourvennec à la tête de l’équipe première sans oublier une situation financière toujours instable.

Il peut se passer pas mal de choses en soixante-dix jours et ce ne sont pas les supporters lillois qui diront le contraire. Il y a un peu plus de deux mois, le LOSC redevenait champion de France de Ligue 1 après une victoire (1-2) sur la pelouse d’Angers. Son quatrième titre national, dix ans après le dernier conquis par la bande à Rudi Garcia. Le fruit d’une saison exceptionnelle, tant au niveau des résultats (83 points, une unité devant le PSG) que du résultat final. Car, au moment d’aborder cette nouvelle saison 2021-2022, la grâce du LOSC semble s’être envolée. Les Nordistes paraissent bien moins armés pour faire face aux nombreux challenges sportifs qui se dresseront sur sa route en Ligue 1, en Coupe de France, en Ligue des champions mais aussi à commencer dès ce dimanche lors du Trophée des champions.

Des départs, peu d’arrivés et un entraineur contesté

Si le LOSC a su performer si haut et si longtemps la saison dernière, cela est en grande partie dû à un effectif complet et pléthorique, géré à la perfection par Christophe Galtier. Problème, l’ancien coach de l’AS Saint-Étienne a senti qu’il valait mieux ne pas s’éterniser dans la grisaille du nord et s’est empressé de rallier le soleil de la Côte d’Azur et l’OGC Nice pour un nouveau défi qui colle parfaitement à son profil d’entraineur. Constat partagé par Mike Maignan, qui a rejoint l’AC Milan pour succéder à Gianluigi Donnarumma, et Boubakary Soumaré, recruté par Leicester pour renforcer le secteur défensif des Foxes, les deux joueurs ayant vite bouclé leurs valises pour quitter les Dogues et voguer vers de nouveaux horizons.

Trois hommes-clés du sacre lillois sont partis, comme à l’orée de la saison 2011-2012 qui avait vu Yohan Cabaye, Gervinho ou encore Adil Rami voguer vers d’autres rives. Il y a dix ans, ces départs n’avaient pas empêché le LOSC de terminer sur le podium l’année suivante. Mais la donne semble cette fois-ci différente notamment car les renforts se font attendre. Hormis des retours de prêts, la seule véritable signature à l’heure actuelle est celle de Jocelyn Gourvennec, qui a quitté les plateaux télévisés de Canal+ pour rejoindre librement le LOSC. Une arrivée qui n’a pas franchement été du goût des supporters lillois, méfiants quant aux capacités du Breton à maintenir le club des Hauts-de-France dans le haut de tableau. Une défiance qui a même obligé José Fonte, patron expérimenté (37 ans) de la défense des résidents du Stade Pierre-Mauroy et qui a récemment prolongé son contrat, à monter au créneau pour prendre la défense de son nouvel entraineur en conférence de presse. De quoi installer une ambiance générale aussi saine que les finances du club, l’autre inquiétude du président Olivier Létang.

Les calculs ne sont pas bons, Olivier

Ce n’est évidemment un secret pour personne : malgré son titre en Ligue 1 – accompagné de la prime d’environ 20 millions d’euros octroyée au champion – les finances du LOSC restent instables, et le club doit vendre pour environ 100 millions d’euros cet été afin de redresser la barre et retrouver un équilibre économique. Mais à un mois de la fin du mercato estival (le 31 août prochain), le compte n’y est absolument pas. En additionnant les ventes de Soumaré (20 millions d’euros), Maignan (seulement 13 patates), Galtier (4 millions, un joli pactole pour un entraîneur), ainsi que les options d’achats levées par Troyes pour Rominigue Kouamé et Bologne pour Adama Soumaoro (2,5 millions chacun), et le transfert dans l’ombre de Hervé Koffi à Charleroi (500 000 euros), le total plafonne à 42,5 millions d’euros.

Difficile d’imaginer le LOSC engranger près de 60 millions d’ici les 30 prochains jours, à moins de vendre de gros actifs comme Renato Sanches, Jonathan Ikoné, Sven Botman ou encore Jonathan Bamba. Mais de telles opérations affaibliraient encore un peu plus l’effectif du champion de France, qui semble subir le contre-coup de la politique court-termiste planifiée par l’ancien président Gérard Lopez lors du rachat du club en 2017. Une vision couronnée d’un titre, certes, mais qui n’a fait que plonger le club dans un précipice économique impactant forcément, tôt ou tard, l’aspect sportif. Autant d’interrogations, voire d’inquiétudes, qui planent sur le LOSC le jour de sa rentrée officielle face au PSG. Et si le Trophée des champions ne sera que le premier match d’une longue saison, le déroulé de ce dernier pourrait être un bon indicateur des forces lilloises, à une semaine de la reprise du championnat, dont la défense de son sacre sur la scène hexagonale semble déjà compromise.

Source: sofoot
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