LE PARLEMENT ISRAÉLIEN ADOPTE UNE RÉSOLUTION « CONTRE LA CRÉATION D’UN ÉTAT PALESTINIEN »

Par ce vote, la Knesset enterre la perspective de l’établissement de deux États israéliens et palestiniens souverains côte-à-côte et en paix, connue sous le nom de « solution à deux États ».

Le Parlement israélien a adopté dans la nuit du mercredi 17 au jeudi 18 juillet une résolution s’opposant à « la création d’un État palestinien », à quelques jours d’une visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Washington.

Cette résolution symbolique, proposée par un député de droite de l’opposition, a recueilli le soutien de 68 élus de la coalition au pouvoir et de l’opposition. Neuf députés ont voté contre.

« Un danger existentiel pour l’État d’Israël »
Selon cette résolution, « la Knesset s’oppose fermement à la création d’un État palestinien à l’ouest du Jourdain » c’est-à-dire en Cisjordanie (territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967) ou dans la bande de Gaza, aujourd’hui dévastée par la guerre qu’y mène Israël en représailles à l’attaque sans précédent lancée par le mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre sur le sud du territoire israélien.

« La création d’un État palestinien au cœur de la terre d’Israël constituera un danger existentiel pour l’État d’Israël et ses citoyens, va perpétuer le conflit israélo-palestinien et déstabiliser la région », ajoute le texte.

La présidence de l’Autorité palestinienne a réagi en affirmant « qu’il n’y aurait ni paix ni sécurité pour qui que ce soit sans l’établissement d’un Etat palestinien » et accusé la coalition au pouvoir en Israël de « plonger la région dans l’abîme ».

« Consternation » de Paris
À Paris, le Quai d’Orsay a exprimé sa « consternation à la suite de [cette] résolution rejetant la perspective d’établissement d’un État palestinien, en contradiction avec les résolutions adoptées au Conseil de sécurité des Nations unies ».

« Seule la solution à deux États est à même d’apporter une paix juste et durable aux Israéliens comme aux Palestiniens et de garantir la stabilité de la région », ajoute la France, qui « appelle à ce que cessent les remises en cause de cet impératif reconnu comme tel par l’immense majorité de la communauté internationale ».

La Knesset avait voté en février à une large majorité de 99 élus (sur 120) contre la reconnaissance « unilatérale » d’un Etat palestinien, un pas qu’ont franchi en mai trois pays européens, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, et l’Arménie en juin, rejoignant la majorité des pays membres de l’ONU ayant reconnu l’Etat de Palestine.

Benjamin Netanyahu doit se rendre lundi à Washington pour s’exprimer devant les élus du Congrès le 24 juillet à l’invitation des chefs parlementaires républicains et démocrates. Il pourrait aussi y rencontrer le président américain Joe Biden, très critique depuis des mois de la guerre que mène Israël à Gaza.

AFP

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