Vivre plusieurs déménagements avant l’âge de 15 ans augmente le risque de dépression plus tard dans la vie de plus de 40 %, selon une nouvelle étude.
Les déménagements fréquents ne sont pas sans conséquence. Une étude menée par l’université de Plymouth (Royaume-Uni) montre que les personnes qui ont déménagé plusieurs fois avant l’âge de 15 ans sont 40 % plus susceptibles d’être touchées par la dépression plus tard dans leur vie.
Les travaux ont été publiés dans la revue JAMA Psychiatry, le 17 juillet 2024.
Les déménagements multiples associés à la dépression
Pour évaluer l’effet des déménagements sur le psychisme, les chercheurs britanniques ont relevé tous les lieux résidentiels de près de 1,1 million de personnes nées au Danemark entre 1981 et 2001 pendant les 15 premières années de leur vie. Puis, ils ont suivi les volontaires jusqu’à l’âge adulte. L’analyse des données et de leurs dossiers médicaux, révèle que les enfants qui déménagent une fois lorsqu’ils ont entre 10 et 15 ans, sont 41 % plus susceptibles de recevoir un diagnostic de dépression que ceux qui grandissent dans leur maison d’enfance.
Et si les jeunes changent de logement deux fois ou plus, le risque grimpe à environ 61 %.
Les multiples déménagements ont ainsi un impact plus fort sur la santé mentale que de grandir dans un quartier défavorisé (facteur de dépression estimé approximativement à 10 %), selon l’équipe scientifique.
Déménagement : attention aux enfants placés ou de militaires
« Nous savons qu’il existe un certain nombre de facteurs qui conduisent à un diagnostic de maladie mentale chez une personne. Cependant, il s’agit de la première preuve suggérant que le déménagement dans un nouveau quartier pendant l’enfance en fait partie », explique le Pr Clive Sabel, auteur principal de cette étude, dans un communiqué.
« Au cours de ces années formatrices, les enfants construisent leurs réseaux sociaux à travers l’école, les groupes sportifs ou d’autres activités. Chaque fois qu’ils doivent s’adapter à quelque chose de nouveau, cela peut être perturbateur. Nous devons donc potentiellement trouver de nouvelles façons d’aider les gens à surmonter ces défis. »
Ainsi, pour les chercheurs, leurs travaux mettent en évidence qu’il faut porter attention à la santé mentale de plusieurs groupes d’enfants.
« Les jeunes placés sont souvent confrontés à de multiples déménagements et sont potentiellement soumis à des pressions supplémentaires. Il y a aussi les enfants des militaires, qui déménagent régulièrement en fonction de l’endroit où leurs parents sont mutés. Cette étude suggère qu’eux-mêmes, ainsi que d’autres enfants de ce type, peuvent avoir besoin d’aides supplémentaires pour prévenir le développement d’une maladie mentale plus tard dans la vie », conclut l’expert.
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