Le médecin et chercheur hongkongais Yuen Kwok-yung, spécialiste des coronavirus, tire la sonnette d’alarme sur le risque de nouvelles pandémies, possiblement pires que celle du Covid-19.
- Expert mondialement reconnu, M. Yuen s’est fait connaître du grand public en 2003, après avoir réussi à isoler et identifier le Syndrome respiratoire aigu sévère ou SRAS, maladie infectieuse des poumons causée par un coronavirus.
« Le grand public et les dirigeants doivent admettre qu’une nouvelle pandémie surviendra, et probablement plus tôt qu’on le pense. » C’est en ces termes que le médecin hongkongais Yuen Kwok-yung, éminent spécialiste des coronavirus, vient de mettre en garde les leaders internationaux contre le risque de nouvelles pandémies à venir.
Dans un entretien à l’hôpital Queen Mary où il exerce et enseigne, relayé par l’AFP et divers médias, il appelle les dirigeants de la planète à « revenir à la raison » et à prendre acte des « menaces existentielles » qui pèsent sur le monde. D’après lui, une nouvelle pandémie est inévitable et pourrait provoquer bien plus de dégâts que celle du Covid-19, qui a causé près de sept millions de morts selon l’Organisation mondiale de la santé.
A l’heure où les responsables politiques sont occupés par des questions « d’intérêt national ou régional », Yuen Kwok-yung estime que l’évolution rapide du climat et les maladies infectieuses émergentes devraient être une priorité absolue. « C’est quelque chose de si important que nous ne devrions pas l’ignorer », explique-t-il, en substance, dans sa nouvelle autobiographie intitulée My Life in Medicine: A Hong Kong Journey.
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— BNMedia (@BNMedia_7) July 19, 2024
Une expérience tirée du SRAS, maladie causée par un coronavirus
Si le chercheur fait une « prédiction aussi effrayante », c’est parce qu’il sait de quoi il parle. Expert mondialement reconnu, M. Yuen s’est fait connaître du grand public en 2003, après avoir réussi, avec son équipe, à isoler et identifier le Syndrome respiratoire aigu sévère ou SRAS, maladie infectieuse des poumons causée par un coronavirus. Il s’agissait d’une étape essentielle pour tester, diagnostiquer et traiter la pathologie, apparue dans le sud de la Chine et à Hong Kong avant de se propager dans le monde entier.
« Nous avons bénéficié des vingt années d’études qui ont suivi l’épidémie de SRAS », affirme-t-il, précisant que les mesures de prévention ont été efficaces pour gagner du temps en attendant le développement des vaccins. Au total, il a rédigé une centaine d’études sur le Covid-19, lui valant sa réputation d’expert auprès du gouvernement hongkongais.
L’an dernier, le médecin a créé l’Alliance pour la recherche sur les pandémies, avec ses homologues de Chine continentale et des Etats-Unis, dans le but de partager des informations sur les menaces futures. « C’est une mauvaise idée d’arrêter ou d’empêcher ces échanges, car ils protègent tout le monde, prévient-il. Si nous n’en parlons pas […] et qu’une autre pandémie survient, nous devrons à nouveau payer un lourd tribut. »