VIH : un septième cas de guérison probable après une greffe de moelle osseuse

Un patient allemand n’a plus aucune trace détectable du VIH dans son organisme après une greffe de moelle osseuse, selon une étude.

Quinze ans après son diagnostic, un Allemand de 60 ans est probablement guéri du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) : son organisme ne présente plus aucune charge virale détectable depuis près de six ans. Il deviendrait ainsi le septième cas de guérison identifié, selon une recherche rendue publique jeudi 18 juillet, en amont de la 25ᵉ conférence internationale sur le sida.

Un cas « très évocateur d’une guérison du VIH »
Le sexagénaire, qui avait reçu une greffe de moelle osseuse pour soigner une leucémie en 2015, a pu arrêter son traitement antirétroviral fin 2018. L’homme, qui a souhaité rester anonyme, a été surnommé le « nouveau patient de Berlin », en référence au premier « patient de Berlin », Timothy Ray Brown, première personne déclarée guérie du VIH en 2008, et décédée d’un cancer en 2020.

S’ils ne peuvent pas être « absolument certains » que toutes les traces de virus ont été éliminées, « le cas de ce patient est très évocateur d’une guérison du VIH », a déclaré Christian Gaebler, médecin à l’hôpital de la Charité à Berlin, qui traite ce patient. Après plus de cinq ans de rémission, le patient « se sent bien et est enthousiaste à l’idée de contribuer à nos efforts de recherche », a-t-il ajouté.

Une mutation rare qui protège contre le VIH
Son cas est différent des autres rémissions de long terme, soulignent les chercheurs. Tous les autres patients, à l’exception d’un, avaient reçu des cellules souches de donneurs de moelle présentant une mutation rare d’un gène appelé CCR5, connue pour empêcher l’entrée du VIH dans les cellules. Une telle greffe permet de renouveler en profondeur le système immunitaire qui est attaqué par le virus : les cellules immunitaires du patient sont remplacées par celles du donneur.

Jusqu’à présent, la quasi-totalité des autres patients guéris avaient hérité de deux copies du gène muté – une de chaque parent du donneur.

Or, le « nouveau patient de Berlin » est le premier à avoir reçu des cellules souches d’un donneur n’ayant hérité que d’une seule copie : un seul de ses parents en était porteur. Une configuration beaucoup plus courante qui fait espérer davantage de donneurs potentiels, selon les scientifiques.

Bien que ce septième cas probable de guérison suscite l’espoir d’éradiquer un jour le VIH, il faut rappeler qu’une greffe de moelle osseuse reste une opération particulièrement lourde et risquée : la plupart des patients porteurs du virus ne peuvent tout simplement pas la subir.

pourquoidocteur

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