« Nous ne savons pas qui étaient réellement les scribes ni comment ils consultaient, apprenaient, ou encore transmettaient ces textes », regrette Chloé Ragazzoli, égyptologue spécialiste d’histoire culturelle.
Malgré l’abondance de textes produits dans l’Égypte antique dont une partie conséquente est parvenue jusqu’à nous, nous ignorons encore l’essentiel à leur sujet : qui les a écrits, et pour quelle raison ?
« Nous ne savons pas qui étaient réellement les scribes ni comment ils consultaient, apprenaient, ou encore transmettaient ces textes », regrette Chloé Ragazzoli, égyptologue spécialiste d’histoire culturelle à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et présidente de la Société française d’égyptologie.
Les « Textes des pyramides » – le premier grand corpus qui apparaît à la fin de la 5e dynastie, vers 2350 avant notre ère – ont notamment surgi de façon soudaine et aboutie sur les murs, indiquant qu’ils avaient forcément circulé avant sous une autre forme.
Hélas, celle-ci reste une énigme.
Plus largement, nous ne savons pas quelle était la place de l’écriture et de la culture savante dans la société égyptienne. La littérature ne concernait-elle qu’une infime partie de la société ? Ou circulait-elle au contraire dans toutes ses couches ?
« Journal de bord d’un scribe »
Pour répondre à ces interrogations, Chloé Ragazzoli ne désespère pas de trouver un jour en l’état le secteur administratif d’un lieu de pouvoir dans lequel auraient été produits et stockés des documents, à l’instar de ceux découverts dans les palais mésopotamiens.
« Ce serait mon graal, confie-t-elle.
Je rêverais aussi de déterrer ce qui pourrait s’apparenter au journal de bord d’un scribe dans lequel il aurait raconté la façon dont il a appris à écrire. Mais j’y crois moins, car je ne pense pas qu’un tel concept faisait partie de la construction mentale des scribes égyptiens. «
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