Tops / Flops de la semaine
Munters Group +21.81% : Le groupe suédois de chauffage et de traitement de l’air annonce un deuxième trimestre solide, avec des prises de commandes et un chiffre d’affaires en hausse. La marge EBITA ajustée atteint un niveau record, reflétant les améliorations d’efficacité réalisées ces dernières années. Les prises de commandes augmentent de 3%. Le chiffre d’affaires trimestriel augmente de 7%, dont 2% organique. Le groupe Munters annonce également l’acquisition du fabricant italien de refroidisseurs à air et à eau Geoclima pour élargir son portefeuille et faciliter son essor sur de nouveaux marchés.
Atos SE +5.69% : Les actions du groupe français, en difficulté financière, réagissent fortement à chaque once d’espoir. Cette semaine, Atos annonce avoir obtenu l’engagement de banques et de porteurs d’obligations pour 1,675 milliard d’euros de nouveaux financements, dans le cadre de son plan de restructuration. Le groupe indique aussi avoir conclu un accord avec ses créanciers. Cet accord engage les signataires à soutenir et à réaliser toutes les démarches nécessaires à la mise en œuvre de la restructuration financière de la société.
UnitedHealth +10.52% : Le géant de l’assurance santé a confirmé ses objectifs pour l’ensemble de l’exercice après des résultats robustes au deuxième trimestre. Le chiffre d’affaires a atteint 98,9 Mds$, en hausse de près de 6 Mds$ par rapport à l’année précédente. Le nombre de consommateurs aux offres de UnitedHealth a augmenté de 2,3 millions. Les profits et les flux de trésorerie ont aussi satisfait les analystes. Le bénéfice par action est attendu entre 15,95 et 16,40 $ par action en tenant compte de la vente des opérations en Amérique du Sud et des impacts estimés de la cyberattaque.
Lanxess +10.04% : Le groupe de chimie de spécialités annonce un bénéfice d’exploitation préliminaire supérieur aux attentes pour le deuxième trimestre et donne des prévisions optimistes pour le troisième trimestre. Selon les chiffres provisoires, l’EBITDA avant effets spéciaux atteint 181 millions d’euros.
Roche +7.74% : Le géant pharmaceutique suisse annonce des résultats prometteurs pour son traitement expérimental de l’obésité, le CT-996. Lors d’une étude de phase I, ce médicament montre une réduction significative du poids des participants, avec une perte moyenne de 7,3% contre 1,2% pour le groupe placebo. Ces résultats sont toutefois à nuancer étant donné la longueur des processus de mise sur le marché et des résultats incertains pour la suite des études cliniques.
Blackstone +7.17% : La société d’investissement publiait les résultats de son deuxième trimestre. Les bénéfices ont grimpé de 3% à 1,3 Md$. La hausse des ventes d’actifs dans les divisions de capital investissement et de crédit a plus que compensé le recul de la branche immobilière. La société a enregistré des entrées de fonds d’environ 40 Mds$.
Essity +6.55%: Le fabricant suédois de produits d’hygiène dépasse les attentes au deuxième trimestre grâce à des économies de coûts et à une légère augmentation des volumes de vente. Le bénéfice d’exploitation ajusté atteint 5,40 milliards de couronnes, contre 4,62 milliards l’année précédente. Les volumes de vente augmentent de 0,4%, inversant une tendance de six trimestres consécutifs de pertes de volume.
Bankinter +7.69% : La cinquième banque espagnole voit son bénéfice net augmenter de 17% au deuxième trimestre par rapport à la même période en 2023, atteignant 273 millions d’euros. Les résultats du trimestre dépassent les attentes grâce à une meilleure résilience des revenus nets d’intérêts, soutenue par la stabilisation des coûts des dépôts. Les prévisions pour les prochains trimestres devraient être revues à la hausse.
Danske Bank +4.32%: La principale banque danoise dépasse les attentes de bénéfice net au deuxième trimestre grâce à une réduction des créances douteuses et à des revenus d’intérêts nets plus élevés. Le bénéfice net atteint 5,84 milliards de couronnes danoises (782,83 millions d’euros), surpassant les 5,57 milliards de couronnes prévus par les analystes. Les prévisions annuelles sont revues à la hausse.
AB Volvo +1.99%: Le constructeur suédois de poids lourds publie des bénéfices supérieurs aux attentes pour le deuxième trimestre grâce à une augmentation de ses prix. Le bénéfice net progresse de 50% à 15,6 milliards de couronnes. Les prises de commandes restent stables, et la demande sur de nombreux marchés se normalise.
Flops :
Charles Schwab -17.64%: L’entreprise américaine de courtage a publié des résultats décevants pour le 2e trimestre. D’une part, son chiffre d’affaires n’a augmenté que de 4 % contre les 6 % attendus par les analystes. D’autre part, son bénéfice trimestriel a légèrement diminué par rapport à l’année précédente, passant de 1,49 milliard de dollars à 1,47 milliard. En effet, le groupe a subi les conséquences du maintien des taux élevés par la Réserve fédérale, qui se sont répercutés sur les intérêts qu’elle verse sur les dépôts des clients et sur ses propres emprunts. Toutefois, Schwab maintient son objectif de hausse du chiffre d’affaires de 2 %, après une chute de 9 % enregistrée l’année dernière.
Domino’s Pizza -17.76%: Bien que la chaîne mondiale de pizzas ait publié des résultats trimestriels au-dessus des attentes, elle a revu à la baisse ses prévisions précédentes d’une augmentation de 1 100 magasins par an entre 2024 et 2028, pour les situer désormais dans une fourchette estimée entre 825 et 925 unités. Elle souhaite faire preuve de prudence dans un contexte économique défavorable. Par ailleurs, elle a annoncé des fermetures de magasins en France et au Japon.
ASML -17.23%: L’administration Biden pourrait durcir les restrictions commerciales envers la Chine avec la « Foreign Direct Product Rule », affectant des entreprises comme ASML qui permettent l’accès à des technologies avancées de semi-conducteurs. La Chine compte pour 49% du chiffre d’affaires d’ASML. Cette perspective a déjà impacté le secteur, avec des baisses notables : AMD (-15,4%), Nvidia (-6,93%), Broadcom (-4,8%), TSMC (-3,37%) et Qualcomm (-1%).
CrowdStrike Holdings -17.87% : Le groupe américain spécialisé dans la cybersécurité s’est retrouvé cette semaine sous les feux de la rampe dans le secteur technologique américain, mais pour de mauvaises raisons. Il a provoqué une panne informatique majeure affectant plusieurs secteurs, notamment le transport aérien, les banques et les médias. La panne a été causée par une mise à jour défectueuse du système Windows de Microsoft. CrowdStrike enregistre ainsi la plus forte baisse de cours en Amérique, entraînant avec elle son partenaire Microsoft. Bien que cette panne puisse nuire à sa réputation à court terme, l’entreprise estime qu’elle ne devrait pas affecter la demande pour ses solutions ni ses parts de marché au profit des concurrents.
Antofagasta -13.62% : Le groupe minier chilien coté à Londres a rapporté une baisse de 3,7% de sa production de cuivre au premier semestre. C’est certes en hausse de 20% par rapport au premier trimestre mais pour le reste de l’année, la société prévoit que la production de cuivre se situera dans le bas de sa fourchette de prévisions, entre 670 000 et 710 000 tonnes.
VAT Group -13.96% : Le groupe spécialisé dans les vannes à vide pour l’industrie des semi-conducteurs a publié de bons résultats au premier semestre mais les prévisions pour la suite de l’exercice sont jugées décevantes. Étant donné le niveau de valorisation (65 fois les profits, 75 fois les flux de trésorerie disponibles, 15 fois le chiffre d’affaires), le groupe n’a pas le droit à l’erreur.
Sartorius Stedim Biotech -12.75%: Le fournisseur de l’industrie pharmaceutique a une nouvelle fois abaissé ses objectifs pour 2024 après un premier semestre timide. L’entreprise invoque une politique de déstockage de certains clients et une frilosité à investir. Le groupe prévoit désormais un chiffre d’affaires stable par rapport à l’année précédente, contre une hausse de 5% à 10% initialement prévue.
Sopra Steria Group -8.22%: La société de services informatiques a abaissé son objectif de croissance organique pour 2024, prévoyant désormais un chiffre d’affaires stable à taux de change et périmètre constants, contre une croissance de 2% à 4% précédemment. Cette révision est due à un climat d’incertitude accru en France, des difficultés dans le secteur aéronautique et le décalage d’un contrat significatif au Royaume-Uni.
Matières premières
Energie : L’attentisme est palpable sur les marchés pétroliers, tiraillés entre les inquiétudes sur la dynamique de la demande chinoise et l’anticipation d’un assouplissement monétaire à venir aux Etats-Unis. La Chine a dévoilé des données économiques mitigées cette semaine. Son PIB a progressé de 4,7% au deuxième trimestre, les économistes tablaient sur une croissance de 5,1%. Il n’en faut pas plus pour relancer toute une série d’interrogations sur la santé économique de Pékin.
Dans le reste de l’actualité, les stocks de brut continuent à fondre aux Etats-Unis, les houthis restent actifs pour perturber le trafic maritime en mer Rouge et les feux de forêt menacent des sites de production au Canada. Au niveau des prix, le Brent s’échange autour de 85,2 USD tandis que le WTI américain se négocie autour de 81,20 USD.
Métaux : Les prix des métaux industriels poursuivent leur décrue. L’ambiance au LME reste lourde en raison des perspectives de la demande à court terme, qui restent fortement liées à l’état de santé de l’industrie chinoise. Au niveau des prix, le cuivre abandonne près de 3% cette semaine à 9386 USD la tonne (prix spot). Même dynamique pour l’aluminium (2335 USD), le zinc (2809 USD) et le nickel (16423 USD).Du côté des métaux précieux, l’or a inscrit un nouveau sommet à 2483 USD mais est en passe de clôturer la semaine autour de l’équilibre à 2420 USD.
Produits agricoles : À Chicago, le cours du maïs reste orienté à la baisse en raison des conditions météorologiques favorables aux cultures aux États-Unis, synonyme d’une offre abondante. Le boisseau de maïs se négocie toujours autour de 400 cents tandis que le blé cède du terrain à 535 cents.
Macroéconomie
Ambiance : On croit rêver. Alors que la communauté financière semble désormais s’accorder sur une première baisse de taux en septembre, les marchés actions n’ont rien trouvé de mieux que de piquer du nez. Certes, la faiblesse du compartiment technologique profite à d’autres segments (dont les petites et moyennes capitalisations) mais les variations sont suffisamment importantes pour en inquiéter plus d’un. De plus, la saisonnalité n’est pas là pour nous aider.
Depuis 1950, le marché tend à consolider à partir de la deuxième quinzaine de reprendre sa marche en avant début août jusqu’à la fin septembre.
Si l’histoire ne se répète pas forcément, elle peut toutefois s’avérer un guide précieux en ces temps troublés. En attendant, le rendement du 10 ans américain vient de tester un support intermédiaire à 4.14% (bas de canal descendant) qui pourrait provoquer quelques rebonds intermédiaires avant une poursuite de la détente.
En Europe, la BCE a laissé ses taux inchangés, comme prévu, après avoir lâché du lest en juin.
L’attention se reporte désormais sur l’issue de la réunion de septembre, là aussi. On notera enfin que le plénum du parti communiste chinois n’a donné lieu à aucune annonce digne d’impressionner le marché.
Crypto : Le bitcoin progresse de nouveau cette semaine (+5,5%) en flirtant désormais avec les 65 000 dollars. L’afflux d’argent dans les ETF Bitcoin Spot aux États-Unis explique en grande partie ce mouvement. Plus de 800 millions de dollars d’entrées nettes ont été enregistrées dans ces produits boursiers depuis lundi, soit à peu près le même montant que la semaine dernière.
Par ailleurs, Donald Trump, en lice pour la présidentielle américaine, se montre de plus en plus favorable au développement des cryptomonnaies outre-Atlantique, ce qui contribue à l’enthousiasme des investisseurs pour cette industrie. Même tendance que le bitcoin pour les autres principales cryptomonnaies : Ether (ETH) en hausse de 5,2% à 3 417 dollars, Solana (SOL) de 12% à 165 dollars, ou encore le Binance Coin (BNB) qui bondit de 6% à 580 dollars.
Les têtes d’affiche débarquent
Les dix derniers jours de juillet figurent historiquement parmi les plus denses en matière de résultats trimestriels d’entreprises. La semaine prochaine, place donc aux chiffres d’Alphabet, Amazon ou Tesla aux Etats-Unis, ou de LVMH, TotalEnergies, Nestlé ou SAP en Europe. Au total, nous avons dénombré 450 publications d’entreprises pesant plus de 5 milliards de dollars de capitalisation sur les marchés occidentaux sur les cinq prochaines séances !
Les amateurs de statistiques se tourneront vers les indicateurs PMI flash des grandes économies au mois de juillet (mercredi), mais aussi vers la première estimation du PIB des Etats-Unis au T2 (jeudi). La semaine s’achèvera sur l’inflation Core PCE américaine, vendredi. Belle fin de semaine à nos lectrices et à nos lecteurs.