Le Burundi fait face depuis des mois à une grave crise socio-économique, caractérisée notamment par des pénuries de carburant, de sucre et de médicaments. Mais la récente découverte d’une mine de cassitérite a redonné de l’espoir à certains.
Les dirigeants de la société minière, Bumeco (Burundi metal company) qui opère dans la province de Kirundo, dans le nord-est du pays, ont révélé mercredi 17 juillet, au président Évariste Ndayishimiye – venu visiter leurs mines – qu’ils ont fait la découverte du siècle, parlant même de trésor fabuleux : une mine de cassitérite et de coltan qui va sortir le Burundi de la pauvreté.
Même si de nombreux Burundais sont sceptiques en raison de l’absence d’études préalables d’exploration et parlent d’une mine désaffectée, le président burundais, lui, semble y croire dur comme fer.
Sur les images publiées notamment par le compte officiel de la présidence sur le réseau X, on voit le directeur général de Bumeco, Gaspard Ngendakumana, annoncer avec emphase au président Ndayishimiye qu’une seule galerie de la mine de Murehe contient exactement, d’après leurs calculs, « 12 700 000 tonnes de cassitérite qui ont une valeur de plus de 50 milliards de dollars ».
Cette mine a été découverte par hasard, explique un autre responsable de la société, parce qu’« elle a été exploitée pendant 50 ans, par les colons belges, qui l’ont ensuite hermétiquement fermée au lendemain de l’indépendance dans le but de cacher aux Burundais toute trace de son existence ».
Ndayishimiye, très indigné, s’est emporté après cette annonce : « Ces colons se moquent de nous en disant que le Burundi est le pays le plus pauvre du monde. Ils disent qu’ils nous aident alors qu’ils ont tout fait pour nous cacher ce trésor sur lequel nous sommes assis. La preuve, les colons belges ont scellé ces mines avec du béton armé qu’ils ont ensuite recouvert de terre, avant de planter dessus des arbres pour en faire « une réserve naturelle ». »
50 milliards de dollars ? De quoi sortir le Burundi de ses problèmes jusqu’au jour du « jugement dernier », s’est enthousiasmé Evariste Ndayishimiye le lendemain, avant de rappeler aux sceptiques qui ne l’ont pas cru la première fois lorsqu’il a dit que « le Burundi est le véritable Jardin d’Eden » dont parle la Bible.
RFI.