Bangladesh : plus de 2 500 personnes arrêtées à la suite des manifestations

Plus de 2 500 personnes au total ont été arrêtées au Bangladesh ces derniers jours après des violences liées aux manifestations contre les quotas pour le recrutement dans la fonction publique, selon un nouveau décompte de l’AFP effectué mardi. L’armée a assuré lundi avoir rétabli l’ordre public après trois semaines de troubles au cours desquelles 174 personnes sont mortes.

Selon un nouveau décompte fait par l’AFP, mardi 23 juillet, plus de 2 500 personnes ont été arrêtées au Bangladesh ces derniers jours après l’éruption de violence liée aux manifestations d’étudiants contre les quotas pour le recrutement dans la fonction publique.

Plus de 1 200 personnes ont été arrêtées à Dacca, la capitale du pays, et sa périphérie rurale, ont indiqué à l’AFP des responsables de la police.

Près de 600 personnes ont été arrêtées dans la ville portuaire de Chittagong et ses environs, et des centaines d’autres arrestations ont été recensées dans plusieurs districts du pays, selon des responsables de la police locale. Ces derniers chiffres portent le total des arrestations recensées par l’AFP à 2 580.

Au moins 174 personnes, dont plusieurs policiers, sont morts au cours de ces troubles, selon un autre décompte de l’AFP réalisé sur la base des victimes dénombrées par la police et les hôpitaux.

Ces manifestations d’étudiants ont dégénéré en la pire vague de violences depuis que la Première ministre Sheikh Hasina est arrivée au pouvoir il y a 15 ans.

Les autorités ont imposé un couvre-feu, déployé des soldats dans tout le pays d’Asie du Sud, et coupé l’internet à l’échelle nationale, restreignant considérablement la circulation des informations.

Dimanche, la Cour suprême a réduit les quotas qui réservent des emplois lucratifs à certains groupes, vus comme proches du parti au pouvoir, la Ligue Awami.

« Sheikh Hasina ne fuit jamais »
Le mouvement étudiant à l’origine des manifestations a suspendu ses protestations lundi pour 48 heures, son chef déclarant qu’il ne voulait pas de réformes « au prix de tant de sang ».

Une forte présence militaire était visible dans la capitale mardi, avec des barrages à certaines intersections et sur les axes principaux. Mais les habitants étaient plus nombreux dans les rues, parcourues par des centaines de pousse-pousse.

Le chef des « Étudiants contre la discrimination », principal groupe organisateur des manifestations, Nahid Islam, a déclaré à l’AFP depuis sa chambre d’hôpital lundi qu’il craignait pour sa vie après avoir subi un enlèvement et avoir été battu. Le groupe a indiqué mardi qu’au moins quatre de ses dirigeants étaient portés disparus, demandant aux autorités de les « ramener ».

Outre les critiques du prix Nobel de la paix bangladais Muhammad Yunus, qui a exhorté lundi la communauté internationale à tout faire pour mettre fin à ces violences, des diplomates en poste dans la capitale ont également dénoncé la répression du gouvernement qui a de façon répétée rejeté la responsabilité des troubles sur les manifestants et l’opposition, selon des sources diplomatiques sous couvert de l’anonymat.

Sheikh Hasina, âgée de 76 ans, dirige le pays depuis 2009 et a remporté sa quatrième élection consécutive en janvier, à l’issue d’un scrutin sans véritable opposition.

Les violences de ces derniers jours ont suscité des interrogations sur son avenir, mais elle a dit lundi devant des hommes d’affaires sa détermination à rester au pouvoir, en affirmant: « Sheikh Hasina ne fuit jamais ».

AFP

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