Les garde-côtes grecs ont tiré samedi sur une embarcation de migrants en mer Égée qui refusait de s’arrêter. L’un des 15 passagers du canot a reçu une balle dans le dos et a été transféré à l’hôpital de Chios.
Une course-poursuite s’est déroulée en pleine mer Égée dans la soirée de samedi 20 juillet. Selon la presse grecque, un migrant, à bord d’un canot, a été blessé après avoir reçu une balle dans le dos, tirée par les garde-côtes grecs.
Retour sur les évènements. Samedi soir, un patrouilleur des autorités grecques repère une embarcation de migrants en route vers le nord de l’île de Chios, indique un communiqué des garde-côtes relayé par le média Efsyn. Le navire « procède à des signaux lumineux et sonores, auxquels [le canot pneumatique] refuse d’obéir », précise le document.
Puis, le conducteur du bateau de migrants effectue des « manœuvres dangereuses », toujours d’après les garde-côtes qui n’évoquent pas de coups de feu.
Update: The migrants were transported to the island of Chios, the injured person was taken to the island's hospital, and the boat driver was arrested on suspicion of smuggling.
— Consolidated Rescue Group (@UnifiedRescue) July 21, 2024
Mais les médias grecs, ainsi que l’ONG allemande Consolidated rescue group – qui assure une veille sur la situation aux frontières grecques – affirment de leur côté que les autorités font usage de leur arme. Un exilé est touché au dos par les tirs.
Les garde-côtes parviennent à immobiliser le canot et récupèrent les 15 personnes à bord, dont trois femmes. Les exilés sont ensuite débarqués au port de Kardamylos, à Chios, et 13 d’entre eux sont transférés au centre d’enregistrement et d’identification de Vial. Le blessé est quant à lui pris en charge à l’hôpital de l’île. Et le conducteur de l’embarcation, âgé de 45 ans, soupçonné d’être un passeur, est interpellé.
43 morts en trois ans après des refoulements en mer
Pour atteindre les côtes européennes, les migrants tentent de rejoindre les îles grecques en traversant la mer Égée. À plusieurs reprises ces dernières années, les garde-côtes ont été accusés de violences et de refoulements illégaux vers les côtes turques.
L’an dernier, le New York Times a diffusé une vidéo accablante montrant des agents grecs mettre des migrants sur un canot à la dérive en mer.
Le groupe, en majorité des enfants, se cachait sur l’île de Lesbos quand il a été intercepté et renvoyé vers la Turquie.
Les images avaient provoqué un tollé international, et avaient confirmé ces pratiques illégales, maintes fois dénoncées par les ONG, mais qu’Athènes a toujours nié. InfoMigrants a également reçu de nombreux témoignages de personnes racontant des « pushbacks » en mer émaillés de violences.
Et ces méthodes peuvent provoquer des drames. Début juin, un exilé est mort et cinq autres ont été blessés après une collision en mer avec des garde-côtes grecs.
Le même mois, une enquête de la BBC affirmait qu’en trois ans, 43 migrants sont morts en mer Égée après avoir été refoulés par les autorités. Neuf d’entre eux auraient été délibérément jetés à l’eau par les garde-côtes, et se seraient alors noyés.
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