Ces quatre personnalités, sont toutes membres du parti de l’opposant historique Raila Odinga (Mouvement démocratique orange, ODM).
Les désormais membre du gouvernement sont John Mbadi au ministère des Finances, James Opiyo Wandayi au ministère de l’Énergie et du Pétrole, Hassan Ali Joho au ministère des Mines et de l’Économie de la mer, et Wycliffe Oparanya au ministère du Développement des coopératives et des PME.
Il faut noter que les manifestations, qui se poursuivent depuis des semaines et lancées initialement contre une loi de finances prévoyant une importante augmentation des taxes, ont poussé le président Ruto à dissoudre le gouvernement et à limoger le directeur général de la police nationale.
La nomination de ces quatre proches de Raila Odinga vient fissurer la coalition d’opposition Azimio, dont un des leaders, Musyoka Kalonzo, avait annoncé vendredi qu’elle ne participerait ni ne soutiendrait le « gouvernement élargi » voulu par le président.
Depuis le début des manifestations, au moins 50 personnes ont été tuées, selon l’agence nationale de protection des droits humains (KNCHR).
« Patriotisme »
La moitié des vingt ministres nommés depuis vendredi figuraient dans le précédent gouvernement.
Un seul poste reste à pourvoir, celui de ministre de la Justice, initialement attribué à Rebecca Miano, qui a été réaffectée au Tourisme et à la Faune.
Le projet de budget a catalysé un mécontentement latent contre le chef de l’État, élu en août 2022 sur une promesse de défense des plus modestes mais qui a depuis accru la pression fiscale sur la population.
Après le retrait du projet de budget, William Ruto a annoncé une hausse des emprunts – d’environ 169 milliards de shillings (1,2 milliard d’euros) – ainsi qu’une baisse des dépenses de l’ordre de 177 milliards de shillings (1,3 milliard d’euros).
Le budget 2024-25 prévoyait 4 000 milliards de shillings (29 milliards d’euros) de dépenses, un record, financé par des hausses de taxe sur le pain initialement, puis sur les carburants dans une seconde version.
yenisafak