Les hôpitaux publics appellent à « prioriser » la Santé et attendent un ministre

L’instabilité politique est « dommageable » aux hôpitaux, dans une période où l’exécutif travaille normalement sur le futur budget de la Sécu, et la Santé doit être une « priorité » de la rentrée, a déclaré mercredi le président de la Fédération hospitalière de France, appelant à nommer un ministre « rapidement ».

En période estivale, où les hôpitaux sont « particulièrement mobilisés » pour permettre la continuité des soins, malgré des tensions sur les ressources humaines, ils ont cette année redoublé d’efforts pour renforcer leurs capacités pendant les Jeux Olympiques, a rappelé, lors d’un entretien avec l’AFP, le président de la FHF Arnaud Robinet.

Aux urgences la situation « est similaire » aux étés précédents avec un accueil « globalement maintenu », même s’il est par endroits conditionné à un appel préalable au Samu.

Pour les Jeux olympiques, les établissements « sont en ordre de marche » et les services « resteront accessibles », a-t-il assuré.

Interrogé sur la situation politique, il a rappelé que l’été, habituellement, « nous commençons à travailler avec les cabinets ministériels concernés sur l’élaboration du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) » pour l’année suivante, normalement présenté en septembre. « Ce n’est pas le cas aujourd’hui », a-t-il regretté.

« Cela nous inquiète, au vu de la situation très dégradée de l’hôpital public », a-t-il dit.

« Si nous n’avons pas de gouvernement, pas d’interlocuteur, une Assemblée morcelée en trois blocs, on risque d’avoir à reconduire le PLFSS de 2024, ce qui serait très dommageable pour l’ensemble du système de santé », a-t-il averti.

« Il faut que le président de la République, au-delà des contingences politiques », nomme « un gouvernement capable de travailler le plus rapidement possible », a-t-il plaidé.

Il a appelé à nommer un ministre de la Santé « de plein exercice », et non un ministre délégué, car la Santé « doit être une priorité de l’État ».

« L’hôpital public va aborder la rentrée dans une situation très dégradée, avec un déficit de 1,7 milliard d’euros en 2023 », et « les Ehpad sont dans la même situation: 80% d’entre eux sont déficitaires », a rappelé M. Robinet.

La FHF appelle donc le futur gouvernement à « garantir la pérennité de l’hôpital public » dans ses arbitrages et à prendre en compte l’inflation, alors qu’il « manquait » selon elle 1,3 milliard d’euros dans le budget pour 2024 pour compenser la hausse des prix.

Parmi les « priorités de la rentrée politique », l’exécutif devra soutenir certaines disciplines, « majoritairement assurées par l’hôpital public », qui souffrent d’un « sous-recours aux soins » et donc d’un « sous-financement », a-t-il plaidé.

L’activité hospitalière, très ralentie depuis la pandémie de Covid-19, a redémarré en 2023 mais insuffisamment pour les soins les plus lourds, notamment les « prises en charge digestives, la cardiologie, le système nerveux et la rhumatologie », a-t-il précisé.

Dans un communiqué, la FHF rappelle aussi l’engagement du précédent gouvernement à créer 50.000 postes d’ici 2030 dans les Ehpad, et demande à ce que « cet objectif soit tenu ».

afp

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