En novembre prochain, deux visions de l’écologie et du climat vont s’affronter lors des élections américaines : celle de Donald Trump, candidat républicain, et celle de Kamala Harris, nouvelle candidate démocrate après le retrait de la candidature du président Joe Biden. Quel qu’il soit, le projet environnemental du prochain président aura des répercussions sur l’ensemble de la Planète. Quelles sont les différences écologiques entre les deux candidats ? Futura fait le tour de la question.
2023 s’est classée comme l’année la plus chaude enregistrée dans le monde depuis le début des relevés météo, et 2024 va probablement battre à nouveau ce record. Le climat est désormais un sujet central dans l’univers politique, que ce soit en Europe ou aux États-Unis. Les États-Unis sont le pays qui extrait le plus de pétrole et de gaz dans le monde. Le pays est le deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre (avec 11 % des émissions), derrière la Chine (29 %), devant l’Inde (7,3 %) et l’Union européenne (6,9 %).
Kamala Harris annonce de grandes ambitions, mais les actions n’ont pas toujours suivi
Si elle est élue, Kamala Harris, actuellement la 49e vice-présidente des États-Unis, devrait « relever les exigences de manière significative en matière d’ambition climatique », a déclaré son clan. Celle-ci devrait continuer à porter les ambitions de Joe Biden, selon un groupe écologique interrogé par The Guardian.
L’histoire de Kamala Harris avec le problème du réchauffement climatique remonte à bien plus longtemps : il y a plus de 20 ans, alors qu’elle était encore procureure, elle a créé l’une des premières unités de justice environnementale. Elle a obtenu des victoires auprès de constructeurs automobiles comme Volkswagen pour avoir falsifié les émissions de leurs véhicules, et auprès de compagnies pétrolières pour des violations écologiques.
En tant que sénateur, elle a ensuite soutenu la loi du Green New Deal (pacte vert) visant à atteindre les 100 % d’énergies renouvelables tout en sécurisant l’emploi. Kamala Harris est également celle qui a représenté les États-Unis lors de la COP28 à Dubaï.
"Today, we're demonstrating through action how the world can and must meet this crisis"
Vice President Kamala Harris speaks at the #COP28 summit after the US announced a $3 billion pledge for climate aid to poor countries https://t.co/93c4kNmoCc pic.twitter.com/i9FWfxFyb6
— Bloomberg Green (@climate) December 2, 2023
Cependant, une fois au pouvoir, au plus près du président Joe Biden, Kamala Harris a parfois déçu : malgré les promesses, l’administration Biden n’a pas tenu ses engagements écologiques. Alors que le président Biden avait annoncé, lors de sa campagne, qu’il n’y aurait pas de nouveau forage pétrolier sur les terres fédérales américaines, son administration a finalement autorisé la construction d’un projet gigantesque en Alaska initié il y a quelques années par son prédécesseur Donald Trump.
De son côté, Kamala Harris est présentée comme beaucoup plus ambitieuse que Joe Biden au niveau climatique.
Mais une partie de ses revendications a vite été abandonnée une fois au pouvoir avec Biden, comme le Green New Deal, devant le flot de critiques des citoyens craignant des taxes et des privations de liberté. L’objectif des Démocrates sera de rallier les plus jeunes à sa cause, là où Joe Biden a failli.
Si elle est élue, Kamala Harris devra également retravailler sur les ambitions américaines d’ici 2035 en lien avec l’Accord de Paris.
Kamala Harris can record videos about climate change but can't visit the southern border? The "border czar" hasn't been there for 892 days and counting. pic.twitter.com/qmq5q26Aj8
— RNC Research (@RNCResearch) December 5, 2023
Donald Trump et l’écologie, c’est vite vu, vraiment ?
Donald Trump a déjà démontré ses intentions au niveau écologique lors de ses quatre années en tant que chef d’État. À la fin de son mandat, Donald Trump a annulé plus de 100 lois environnementales et a retiré les États-Unis de l’Accord de Paris. S’il est réélu, il a annoncé que l’une de ses priorités sera de booster la production de pétrole et de gaz, mais pas seulement. Pour cela, il compte saisir davantage de terres naturelles afin de mener à bien de nouveaux projets de forage.
Son slogan, « drill, baby, drill ! », soit « fore, chéri, fore ! ».
Il a également promis d’abroger la loi sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act), un plan de réformes écologiques et sociales datant de 2022, en partie axé sur le climat. Dans son programme actuel, aucune mention du changement climatique.
S’il est réélu président, Donald Trump a annoncé que son vice-président ne serait autre que James David Vance, un sénateur de l’Ohio connu pour avoir combattu les lois environnementales de Joe Biden.
“I make this pledge to the great people of America.
I will end the devastating inflation crisis immediately.
Bring down the interest rates and lower the cost of energy.We will DRILL BABY DRILL…!”#DRILLBABYDRILL #DonaldTrump #RNC2024
— DONALD TRUMP ASSASSINATION ATTEMPT 2024 𝕏 (@altnavigation) July 19, 2024
Pour autant, l’administration Trump a tout de même donné lieu à plusieurs accomplissements au niveau écologique durant son mandat, particulièrement en ce qui concerne la biodiversité : par exemple, la création d’un nouveau sanctuaire marin (Mallows Bay-Potomac River National Marine) au Maryland, une première depuis 20 ans. L’administration se targue également d’avoir permis à « davantage d’espèces en danger de retrouver des populations conséquentes » que lors des autres administrations.
Si cela est difficilement vérifiable, des lois de protection supplémentaires ont effectivement été promulguées en ce qui concerne les pollinisateurs, comme les papillons monarques.
Donald Trump has called climate change a “scam.” We can’t trust him.pic.twitter.com/LRRi7F4Z1T
— American Bridge 21st Century (@American_Bridge) June 28, 2024
Malgré cela, entre les deux candidats, les différences politiques au niveau environnemental restent énormes.
D’un côté, l’ancien président Donald Trump qui ne pourrait pas être plus clair : pour lui, le changement climatique est un hoax. D’un autre côté, Kamala Harris et ses grandes annonces mais, si elle est élue, osera-t-elle braver une partie de l’opinion américaine et concrétiser ses ambitions par des actions qui seront forcément vivement contestées ? L’histoire nous le dira.
futura