Malgré une supériorité technique, le Mali s’est contenté d’un point face à Israël (1-1) dans le groupe D du tournoi olympique de football. Les Aiglons peuvent nourrir quelques regrets, mais restent fiers de leurs supporters et de l’image qu’ils ont (re) donné du foot malien.
Pour une rencontre entre deux pays qui n’entretiennent aucune relation diplomatique depuis 1973 et la guerre du Kippour, ce match entre Mali et Israël n’a pas été tendu comme le craignaient les autorités françaises. Ces derniers avaient placé le Parc des Princes sous haute surveillance (un millier de policiers et gendarmes mobilisés), redoutant les chocs plus en dehors de la pelouse.
« On n’était pas inquiets, confie pourtant le joueur Moussa Diakité. On était focus sur le jeu ».
S’il y a eu bien des sifflets contre les supporters israéliens, une petite montée de tension lorsque deux drapeaux palestiniens ont été brandis au-dessus des gradins qui accueillaient le plus de supporters hébreux, la rencontre s’est déroulée dans une ambiance relativement calme. Au point de voir des supporters des deux pays poser ensemble avec leur drapeau.
« Hommage aux soldats »
Sur la pelouse, les débats n’ont pas été tendus non plus dans une rencontre que le Mali a très souvent dominée, s’offrant même un pourcentage de 67% de possession contre 33 à la fin de la première période. Les Aiglons, supérieurs techniquement, ont eu la maîtrise du ballon, régné au milieu de terrain, mais ont beaucoup pêché dans la finition. Longtemps sous la menace des contres adverses, ils vont finir par être surpris par les Israéliens qui ouvrent le score grâce à un but contre son camp du défenseur Hamidou Diallo (56e). Les poulains de Badra Diallo vont réussir à égaliser par Cheikhna Doumbia (63e), mais ne parviendront pas à renverser les bleu et blanc.
« Il y a un petit peu de regret, avoue le milieu de terrain Moussa Diakité. Mais j’ai aimé notre réaction après le but d’Israël. »
Le joueur de Cadix a surtout aimé « le soutien » et la présence de nombreux supporters maliens au Parc des Princes. Des milliers de fans qui n’ont pas arrêté d’encourager leurs Aiglons. « On n’était pas surpris de voir tous ces supporters. À Paris, on sait qu’il y a beaucoup de Maliens, confie Ahmed Diomande. Si c’était le week-end, on aurait même eu plus de monde ».
Avec ce match nul frustrant, mais bon à prendre, les Espoirs maliens ont conscience également d’avoir remis le football malien au centre du jeu en cette période de conflit entre la fédération malienne de foot et les joueurs de la sélection
A. Moussa Diakité a tenu à réaffirmer son engagement et ceux de ses coéquipiers : « Nous jouons pour nos parents qui sont restés au pays, mais aussi pour rendre hommage aux soldats qui sont tombés sur le champ de bataille pour que nous puissions être ici aujourd’hui ».
rfi