L’usine Koniambo Nickel SAS (KNS), l’une des trois principales raffineries de nickel de la Nouvelle-Calédonie, annonce aujourd’hui le licenciement imminent de presque tous ses salariés d’ici fin août. Ce nouveau revers frappe de plein fouet une filière déjà en crise, aggravée par des difficultés structurelles et des troubles sociaux.
Faute de repreneurs, 1 200 salariés perdront leur emploi à la fin du mois d’août.. L’entreprise KNS, endettée à hauteur de plus de 13 milliards d’€, ne garde qu’une poignée d’employés pour assurer le maintien du site « en veille froide ».
Koniambo Nickel SAS est en quête d’un acquéreur depuis le départ en février de son principal actionnaire, le groupe anglo-suisse Glencore, qui détenait 49 % des parts. « Bien que nous continuions à recevoir l’intérêt de trois groupes potentiels, nous n’avons pas d’offre concrète ni de visibilité sur le financement », a déclaré KNS dans un communiqué. La direction a donc décidé de lancer le processus de licenciement collectif pour motif économique. Seule une cinquantaine de salariés resteront pour maintenir le site en état de veille.
La crise mondiale du nickel frappe durement la Nouvelle-Calédonie, et les deux autres usines du territoire sont également menacées.
Prony Resources, située dans le sud de l’archipel, est à l’arrêt, tandis que la SLN à Nouméa a enregistré une perte nette de 72 millions d’euros au premier semestre, selon son actionnaire principal, le groupe français Eramet.
Les difficultés de la filière sont exacerbées par la concurrence de l’Indonésie, premier producteur mondial de nickel, qui bénéficie d’une main-d’œuvre beaucoup moins chère. Le coût de l’énergie est également un facteur aggravant. Bien que la France et l’Union européenne cherchent à accroître leur production de nickel pour les batteries de voitures électriques, deux des trois usines calédoniennes produisent un nickel non adapté à cette utilisation.
La Nouvelle-Calédonie, où le secteur du nickel représente un emploi privé sur quatre, subit aussi les effets des émeutes depuis mi-mai, qui perturbent l’approvisionnement en minerai et l’accès des salariés aux sites. Ces troubles ont causé des dégâts matériels considérables et entravé l’accès aux infrastructures, aggravant encore la crise dans l’archipel.
rfi