Pérou: des manifestants demandent le départ de la présidente Dina Boluarte après son long discours

Alors que le Pérou commémorait son indépendance dimanche 28 juillet, la présidente Dina Boluarte, en place depuis un an et sept mois, en a profité pour s’adresser à la nation, dans un discours de cinq heures. Après avoir blâmé l’ex-président destitué Pedro Castillo pour la paralysie du pays, elle a dressé une liste difficilement vérifiable de projets de développement, d’infrastructures et de budgets alloués.

Cela alors qu’une manifestation avait lieu dans le centre de Lima pour demander sa démission.

D’après de récents sondages, 91% des Péruviens désapprouvent la politique du gouvernement.

Pourtant, un cortège clairsemé, dimanche 28 juillet, s’est formé dans le centre de Lima, la capitale du Pérou, pour demander une nouvelle fois la démission de la présidente Dina Boluarte et dénoncer l’hégémonie du Congrès, à majorité très conservatrice, dans la politique et les institutions.

Son gouvernement est arrivé au pouvoir après la destitution du président Pedro Castillo, estimant qu’il avait laissé derrière lui un pays paralysé, divisé et en récession.

Ils étaient à peine 300 devant le palais de justice de Lima, soit dix fois moins que la veille, mais toujours avec la même colère. Augusto vient d’écouter le discours présidentiel : « Elle n’a dit que des mensonges. En réalité, on vit une dictature des mafias, présentes dans des partis politiques qui ne gouvernent que pour eux-mêmes », a-t-il raconté à notre correspondante à Lima, Juliette Chaignon.

Des organisations, péruviennes et internationales, dénoncent, depuis plusieurs mois, l’affaiblissement de la démocratie, qui inquiète Ana Maria : « Sans séparation des pouvoirs, il est évident que nous n’avons pas de démocratie ».

« De forts taux de corruption »
Et pour cette manifestante, l’annonce d’un nouveau ministère des Infrastructures n’augure rien de bon : « Nous avons de forts taux de corruption, la dernière chose à faire était de créer un ministère qui va brasser de grosses sommes ».

Un récent rapport d’Amnesty International a pointé la responsabilité de la présidente dans la répression qui s’était abattue sur la contestation, il y a plus d’un an et demi. La réponse au mouvement de contestation qui avait fait un millier de blessés et 50 morts.

Le frère de Maria Carmen était parmi les victimes.

Présente dans le cortège, elle s’est dite outrée d’apprendre, lors du discours, la hausse des salaires des policiers et des militaires : « S’il y a du budget pour augmenter ces assassins, pourquoi il n’est pas utilisé pour revaloriser le salaire minimum. Comment peut-on vivre avec 275 dollars par mois ? »

La présidente du Pérou a préféré vanter la légère reprise économique, en omettant de parler de la hausse du taux de pauvreté, qui atteint désormais 30% au Pérou.

rfi

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