« Nous produisons en interne, autour de 10500tonnes annuellement alors que la Côte d’Ivoire importe autour de 700 mille tonnes de poissons. Il y a donc de la marge. Nous sommes encore loin de la réalité. Le pays dispose de tout ce qu’il faut pour faire de l’aquaculture et produire en abondance sur place. Une bonne pluviométrie, une température normale et de la main-d’œuvre valide. »
Propos de M. Maurice Sawadogo, le président du Conseil d’administration de l’Interprofession aquacole de Côte d’Ivoire, (Interaqua). C’était à l’occasion d’une interview, au cours de laquelle, il a présenté les atouts, opportunités et défis à relever par les acteurs de la filière aquacole ivoirienne. Une filière en plein essor.
L’aquaculture est le terme générique qui désigne toutes les activités de production animale ou végétale en milieu aquatique. L’aquaculture se pratique dans des rivières ou dans des étangs, en bord de mer.
Selon le Pca d’Interaqua, la ruée vers cette activité s’inscrit dans un processus de diversification des sources de revenus du producteur. Elle est bien rentable. « Abengourou c’était la boucle du cacao. Cette boucle s’est déplacée vers l’ouest et le sud-ouest. Cette spéculation c’est-à-dire le cacao, ne nous donne à manger que sur deux mois et demi sur 12. Il faut trouver d’autres alternatives dont l’aquaculture qui répare beaucoup de disparités dans cette partie de la Côte d’Ivoire, que de laisser les producteurs de café et cacao sont dans une pauvreté extrême.
Donc au niveau d’Abengourou, de Bongouanou et de Mbatto, vous allez voir que les gens sont en train de se convertir en pisciculteurs et éleveurs d’alevins. Dans les zones indiquées plus haut, les jeunes gens sont en train de s’investir dans cette filière. », précise-t-il.
Pour booster les activités, l’Interaqua, avec le soutien du gouvernement ivoirien, compte à ce jour au moins deux mille membres fonctionne bien avec trois collèges celui des producteurs (60%), celui des agroindustriel et celui des commerçants.
Depuis un an, précise Sawadogo Maurice, sous l’impulsion du ministre Sidi Touré, la volonté politique affichée du Président Ouattara et avec le soutien de l’Etat de Côte d’Ivoire, la filière est bien organisée et gagne en dynamise. « D’ici deux à trois ans, vous verrez les résultats. Nous sommes alignés sur le plan stratégique que le gouvernement a mis en place et qui vise les 150 mille tonnes à l’horizon 2026. Nous producteurs nous visons 150 mille tonnes.
Pour vous donner une idée de notre ambition, en 2010, le Ghana par exemple était à dix mille tonnes.
Mais ce pays est passé à 81 mille tonnes. Nous sommes des pays voisins avec les mêmes conditions climatiques. Nous sommes en train de copier tout ce qui est bon chez ce pays frère, afin que nous puissions transposer ses bonnes pratiques en Côte d’Ivoire, à l’effet d’atteindre nos objectifs fixés en matière de production de Tilapia et de Silure. Sans oublier d’autres espèces de poissons qu’on peut importer d’Asie. », souligne – t-il
Il y a de la place pour les jeunes dans l’Aquaculture
Des jeunes et surtout des étudiants qui voudraient s’installer notamment dans la zone de Tiassalé. Où ils ne sont pas obligés de faire des étangs. A ceux-ci, les membres de cette organisation interprofessionnelle, leur conseillent qu’Ils peuvent faire le hors sol et au bout de trois à quatre mois vous avez de l’argent. « Dans l’aquaculture une fois qu’on termine la mise en place des installations, au bout de trois à quatre mois, vous avez de l’argent.
L’Etat est en train d’accompagner les jeunes à travers le projet Pdc2v dont un volet est destiné au développement de l’Aquaculture. », conseillent ils.
Mais, préviennent ils, « Nous demandons aux jeunes de ne pas se lancer dans l’aquaculture sans se faire former. Aux femmes, il y a la vente de poissons en ligne et la vente de poissons physiques. Le gouvernement a initié la fermeture biologique dans nos eaux. Nous avons été sollicités. Nous allons approvisionner comme il se doit et le marché et il n’y aura pas de pénurie de poissons. C’est nous producteurs qui fixons les prix à travers l’interprofession. Nous n’avons pas besoin d’aller à la bourse de Londres ou de New york pour trouver un prix. Nous invitons les jeunes, les femmes, bref ; tout le monde à venir investir dans le secteur, parce que c’est une activité rentable. »
Opter pour une aquaculture durable
Pour inscrire l’aquaculture dans la durabilité en Côte d’Ivoire, les responsables de l’interprofession envisagent signer un protocole d’accords pour le développement de l’Aquaculture en Côte d’Ivoire. Ce, avec les centres de recherches, les universités et autres. Par ailleurs, avec le gouvernement, des négociations sont en cours en vue d’obtenir « la défiscalisation des intrants importés »
« Nous n’allons pas créer mille coopératives, mais nous allons nous appuyer sur certaines coopératives auxquelles. Nous allons apporter tout ce qui est développement et renforcement de capacité et études spéciales pour géolocaliser toutes fermes. A l’effet de développer nos activités. », termine M. Sawadogo Maurice.
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