Dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) notamment en Ituri, l’intégrité de la Réserve de faune à Okapis (RFO) est menacée par l’exploitation minière. Cette réserve occupe environ un cinquième de la forêt de la province de l’Ituri. Le gouvernement provincial a diligenté, le 23 juillet 2024, une mission dans le territoire de Mambasa pour vérifier les limites de la réserve.
Cette mission, selon un groupe de lanceur d’alerte, cherche plutôt à légaliser l’exploitation minière dans la Réserve de faune à Okapi.
Avec une superficie de près de 14 000 kilomètres carrés, la réserve de faune à Okapi de l’Ituri est souvent le théâtre d’exploitations minières illégales. Une mission de vérification des limites de la réserve était par conséquent nécessaire, a confié le porte-parole du gouverneur militaire.
Le lieutenant-colonel Jules Ngogo a précisé que « cette mission consiste à délimiter les limites de la RFO parce que certains exploitent, sans même savoir s’ils sont sur la RFO ou sur une zone interdite. Tout ça constitue notre champ de bataille pour délimiter d’abord la zone de RFO et permettre à ce que chacun puisse faire son travail librement ».
Pour les associations qui ont lancé l’alerte sur le cas de cette réserve, cette mission des autorités provinciales a un autre but, légaliser l’exploitation minière dans cette aire protégée. Ce groupe anonyme de lanceur d’alerte souligne le fait que la mission de vérification intervient deux mois après le refus par l’administration de la RFO d’une demande d’exploitation minière dans le village Bapela situé au sein de la réserve.
« Nous serons au courant après cette mission. Nous saurons qui a exploité où et quand, et où certains ne devraient pas exploiter, parce que la RFO est une grande institution.
Il faut maintenant recourir aux archives afin de permettre une délimitation concertée », a dit le porte-parole du gouverneur militaire qui affirme qu’il est trop tôt pour juger cette mission, « il faudrait attendre ses conclusions ».
La réserve de faune de l’Ituri, créée en 1991, contient non seulement l’animal endémique Okapi, mais aussi 376 espèces d’oiseaux rares et plusieurs autres animaux protégés, selon l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), qui l’a inscrit sur sa liste des patrimoines mondiaux.
VivAfrik
