Expulsions de la Libye vers le Niger : les ONG s’inquiètent d’un accueil « à l’improviste »

Le Niger est confronté à l’arrivée massive de migrants expulsés d’Algérie et dernièrement de Libye. L’organisation de défense des droits de l’homme, Alarme phone Sahara, s’inquiète notamment du sort des 460 Nigériens – expulsés par Tripoli mi-juillet – et emmenés à Dirkou, dans le nord-est du Niger. Un transfert organisé sans que les autorités de la ville ne soient averties.

Plus de 400 migrants nigériens ont été expulsés mi-juillet depuis la Libye vers le désert du Niger. Arrivées dans la ville de Dirkou après un trajet de près de 1 000km, les personnes attendent désormais d’être transférées vers Agadez.

Azizou Chehou, coordinateur de l’organisation Alarme phone Sahara au Niger, a été contacté par RFI. Il s’inquiète de la prise en charge de ces migrants dans le nord du pays.

« Ces migrants sont arrivés vraiment à l’improviste [à Dirkou], parce qu’il n’y avait pas de préparation préalable de la part des autorités pour les recevoir. C’est une fois arrivés que les autorités municipales ont essayé de trouver un site pour ces personnes-là », raconte-t-il.

De plus, les lieux d’accueil sont saturés, et la délinquance augmente : notamment les vols et la prostitution.

« Des milliers de gens dans les rues »
« Il y a des milliers et des milliers de migrants qui sont dans les rues, qui ne sont pas encore introduits dans les centres de transit des organisations internationales pour les migrations et qui s’adonnent à des activités comme la mendicité dans les rues, des travaux sous-rémunérés, des dérapages comme des petits vols à l’arrachée et, pour les femmes, souvent la prostitution », continue-t-il. « Voilà tous ces facteurs sur lesquels, – en tout cas, nous, en tant qu’organisation – nous voulons attirer l’attention.

Que ce soit au niveau du Niger ou des pays d’expulsion, il faut qu’ils prennent des dispositions pour éviter le chaos. »

Sur son compte X, l’association a publié des photos montrant une foule de personnes réunies à Dirkou. Cette petite ville d’environ 15 000 habitants compte un centre de transit géré par l’OIM mais il ne compte que 30 places et est déjà complet.

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