En Australie occidentale, les velléités d’expansion d’une compagnie minière ont eu raison d’un site préhistorique précieux. Ce dernier a été détruit il y a quelques jours après une explosion programmée.
À l’ouest de l’Australie, les archéologues se battaient pour la préservation d’un site aborigène, vieux de 47 000 ans. Un lieu riche en artefacts, encore habité il y a quelques décennies. Les chercheurs ont cependant perdu le combat les opposant au géant minier Rio Tinto. Dans un article publié sur LiveScience le 26 juillet, une équipe d’universitaires explique l’ampleur des dégâts et la perte historique que représente la destruction de ce site millénaire.
Une grotte habitée depuis le dernier âge glaciaire
C’est en 2014 que des fouilles permettent d’exhumer les premiers artefacts, sur ce site nommé Juukan 2, dans la province de Pilbara. Une étude à paraître le 15 août dans Quaternary Science Reviews détaille la somme des découvertes au cours de ces dix dernières années.
Depuis le Pléistocène supérieur, des dizaines d’artefacts avaient ainsi été disposées dans la grotte pendant quarante-sept millénaires.
Les chercheurs recensent des outils en pierre, dont certains servant à la taille des armes, comme des os de kangourous rendus tranchants, et même de la pilosité humaine.
Plusieurs datations au carbone 14 révèlent les diverses dates auxquelles ces objets modifiés par des mains humaines ont été conçus.
Un pan d’Histoire parti en fumée
Le site Juukan 2 paraissait capital pour mieux comprendre le mode de vie des populations aborigènes, fortement réprimées depuis l’arrivée des Occidentaux sur le pays-continent. La destruction de la grotte s’avère tout à fait légale, ancrée dans une procédure juridique visant à étendre la mine détenue par Rio Tinto.
Ainsi, un pan de l’histoire de l’Australie part en fumée, au profit de l’extraction de minerais de fer. Une action approuvée par les autorités locales, qui soulève des questions éthiques et morales sur la préservation des biens historiques les plus anciens.
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