Le Gabon se lance dans la production de semence de riz plus adaptées aux sols locaux

Des chercheurs locaux du Gabon et des experts sud-coréens, ont plus de 20 ans après des tentatives infructueuses, se sont lancés dans la production de semences de riz. Cinq ans après la mise en place du premier champ d’expérimentation, la première dégustation vient d’avoir lieu sur le site de Kougouleu à 85 kilomètres de Libreville, la capitale du pays.

Ainsi, 5 nouvelles variétés de riz plus adaptées aux sols gabonais ont été mises au point par les chercheurs du PNSAV-PS, le programme national de sélection et d’amélioration variétale-production de semences). Elles ont été testées sur un site de recherche-développement dans le village de Kougouleu, à environ une cinquantaine de kilomètres de Libreville.

Lancé en 2018, le PNSAV-PS a conduit la sélection des variétés de riz en partenariat avec l’Agence japonaise pour la coopération internationale (JICA), AfricaRice, et le Kafaci (organisme intergouvernemental sud-coréen) notamment.

À perte de vue, plusieurs plates-formes d’expérimentation de riz gabonais accueillent ces cinq nouvelles variétés en pleine maturation, depuis six ans, avec un fond génétique provenant de la Corée du Sud. Testée à Kougouleu, un village situé à 85 kilomètres de Libreville, cette production de semences adaptées au sol gabonais vient aussi répondre à la préoccupation sur l’absence du riz made in Gabon sur le marché.

Le Dr Yonelle Déa Moukoumbi, porteuse du projet a détaillé que « nous avons 5 variétés non parfumées mais de bonne qualité, prêtes à homologation et inscription dans le tout 1er catalogue national des variétés de riz du Gabon.

Ces variétés ont été créées avec un fond génétique de la Corée du Sud, qui a réalisé des croisements. Après cette étape, ils nous ont envoyé le matériel et nous avons suivi les protocoles de recherche afin de pouvoir identifier les semences qui s’adaptent aux sols gabonais ».

Le but de ces travaux qui ont duré 7 ans est de relancer la production rizicole au Gabon pour réduire la facture des importations de cet aliment de base. Le Conseil gabonais des chargeurs révèle en effet que le pays a importé pour plus de 41 milliards FCFA de la céréale en 2023, soit plus de 95 286 tonnes.

Poursuivant son allocution, Mme Moukoumbi a précisé que « 5 autres variétés parfumées ont été introduites.

Nous avons mis l’accent sur le super Basmati et le Basmati, qui sont des riz parfumés de bonne qualité. Par la suite, nous passerons à la production proprement dite avec la distribution de ces semences aux différents producteurs ».

Le projet laisse sceptiques plusieurs observateurs qui évoquent l’échec d’un plan similaire il y a quelques années. Le Dr Moukoumbi se veut néanmoins rassurante et assure qu’il réussira s’il bénéficie de l’accompagnement financier nécessaire.

Grand importateur de riz avec une dépense annuelle estimée à 250 milliards de francs CFA, soit près de 400 millions d’euros, le Gabon est décidé à sortir de cette dépendance alimentaire. « Ce que nous achetons ne représente que 7% de la production mondiale. Alors si le riz est un aliment important pour notre vie, il faut donc que nous nous mettions à le produire nous-mêmes.

C’est l’objet des études de recherche que nous menons au Gabon avec le test de variétés de riz sur des champs expérimentaux sur ce site », a, pour sa part, déclaré Alfred Ngomanda, commissaire général du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CENAREST).

VivAfrik

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