Présidentielle américaine : Comment les démocrates rendent furieux Trump en le jugeant « bizarre »

Alors qu’il déteste « que l’on se moque de [lui] », Trump se retrouve pris à son propre piège par la nouvelle stratégie des partisans de Kamala Harris

C’est un nouvel élément de langage qui pourrait bien faire basculer la présidentielle américaine. Donald Trump est « bizarre » : depuis que le mot a été lâché par les démocrates, il tourne en boucle. Ces derniers espèrent même faire de cette pique le mot de 2024 et ainsi reprendre la main.

« Trump est vieux et assez bizarre », peut-on ainsi lire dans un récent communiqué de l’équipe de campagne de Kamala Harris. « Tout simplement bizarre », a renchéri la vice-présidente et candidate démocrate pour le scrutin du 5 novembre.

Trump adepte des quolibets racistes ou sexistes
Le mot peut paraître insignifiant, surtout pour Donald Trump qui a construit sa carrière politique en se moquant de tout le monde. Lui, qui n’a jamais hésité non plus à utiliser des quolibets racistes ou sexistes. Mais voir la situation se retourner et être la cible de plaisanteries le rend furieux.

« Je déteste que l’on se moque de moi », a-t-il ainsi récemment déclaré.

 

Dans les interviews, dans les messages en ligne, sur les réseaux sociaux, le mot est donc partout depuis quelques jours.

Un changement de style de la part des démocrates depuis l’entrée en lice il y a moins de deux semaines de Kamala Harris à la suite du retrait de Joe Biden.

Fini les discours formels du président qui concentrait ses attaques sur la condamnation de Donald Trump ou la menace qu’il représenterait pour la démocratie.

L’équipe de Kamala Harris a choisi d’y ajouter un angle plus personnel : « en général, il ressemble à quelqu’un près de qui on ne voudrait pas s’asseoir dans un restaurant, sans parler de l’avoir comme président du pays ».

Et lorsqu’il s’agit de cibler le colistier de Donald Trump, J.D. Vance, les moqueries sont encore plus intenses. Selon deux sénateurs démocrates, les commentaires récents de ce dernier sur les « vieilles filles à chats sans enfants » le placent dans la catégorie des « super bizarres ».

Faire de Harris la « candidate normale »
Cette stratégie permet aux démocrates de présenter « Mme Harris comme une candidate « normale » par opposition à M. Trump qui se complaît dans le chaos actuel qu’il a lui-même créé », estime Katherine Jellison, professeure à l’université de l’Ohio. Et « jusqu’à présent, jouer la carte du « bizarre » semble fonctionner pour les démocrates », ajoute-t-elle.

Surtout, la campagne de Donald Trump est totalement bousculée au moment où il pensait surfer sur la dynamique enclenchée après la convention républicaine et la tentative d’assassinat.

Lui, qui pensait devoir affronter un président sortant de 81 ans, se retrouve face à une adversaire bien plus jeune et énergique qui a réussi en quelques jours à remobiliser la base démocrate et faire jeu égal avec lui – voire le devancer – dans les derniers sondages.

Mais Donald Trump ne compte pas pour autant se laisser abattre à trois mois de l’élection. Il fait ce qu’il a toujours fait : distribuer des insultes et essayer d’en trouver une qui tienne la route : « idiote », « cinglée », « Kamala la menteuse ».

20minutes

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