Les Israéliens se préparent à des représailles après la mort du chef du Hamas à Téhéran

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a été tué mardi 30 juillet dans une frappe à Téhéran, selon un communiqué des Gardiens de la Révolution iraniens. Le mouvement palestinien a ensuite confirmé cette frappe en parlant d’un « raid sioniste ». Si Ismaïl Haniyeh était visé par Israël depuis longtemps, d’autant plus depuis le début de la guerre à Gaza, cet assassinat fait craindre une hausse encore plus importante des tensions. Les citoyens israéliens sont sur le qui-vive.

L’inquiétude est grande ce matin chez les familles des 115 otages toujours retenus à Gaza. Elles craignent que la première conséquence de l’élimination d’Ismaïl Haniyeh à Téhéran soit l’arrêt de toutes les négociations permettant de conclure un accord sur une trêve dans la bande de Gaza.

Le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, s’est interrogé ce mercredi sur l’opportunité de poursuivre la médiation entre Israël et le Hamas après cet assassinat.

« Les assassinats politiques et le fait que des civils continuent d’être pris pour cible à Gaza […] nous amènent à nous demander comment une médiation peut réussir lorsqu’une partie assassine le négociateur de l’autre partie », a écrit cheikh Mohammed sur X. « La paix a besoin de partenaires sérieux », a-t-il dit, alors que les négociations sur une trêve à Gaza piétinent.

À ce stade, Israël ne revendique pas cette attaque ciblée à Téhéran. Les responsables politiques ont refusé tous de s’exprimer sur ce sujet ce matin, à l’exception de trois ministres d’extrême droite qui affichent sur les réseaux sociaux leur satisfaction de la frappe à Téhéran, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul.

Pourtant, Ismaïl Haniyeh était une cible israélienne depuis les attaques terroristes commis par le Hamas.

L’État hébreu ne revendique guère lorsqu’il mène des frappes à l’étranger, en particulier sur le territoire iranien. L’opération intervient quelques heures seulement après l’élimination à Beyrouth de Fouad Choukr, le responsable de la branche armée du Hezbollah ; Israël confirme sa mort, alors que le Hezbollah la dément.

Il faut rappeler qu’il y a eu aussi une autre élimination revendiquée, mais non confirmée : celle de Mohamed Deif, le chef d’état-major du Hamas, le 13 juillet dernier.

Les médias, sur place, rappellent qu’Israël a promis de s’en prendre à tous les responsables de l’attaque terroriste du 7 octobre, notamment par la voix du Premier ministre Benyamin Netanyahu, « qu’ils se trouvent dans l’enclave palestinienne ou ailleurs dans le monde ».

Une position qui rappelle ce que l’État hébreu avait fait après les Jeux olympiques de 1972 et la mort de onze athlètes israéliens.

Israël se prépare maintenant à des ripostes en provenance de l’Iran et de ses alliés, et aussi du Liban après la frappe ciblée sur la banlieue sud de Beyrouth qui a été, elle, revendiquée. L’armée vient d’annoncer la fermeture de l’espace aérien du nord du pays.

rfi

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