Zimbabwe: 4 militants arrêtés, expulsés d’un avion pour avoir manifesté

Quatre militants pro-démocratie ont été inculpés jeudi au Zimbabwe après avoir été arrêtés et expulsés la veille d’un avion pour avoir manifesté en soutien au leader de l’opposition incarcéré, a-t-on appris auprès de leurs avocats.

Ils sont accusés de trouble à l’ordre public pour avoir manifesté en juillet, alors que le dirigeant du premier parti d’opposition (Coalition pour le changement, CCC) Jameson Timba et des dizaines de personnes, étaient jugés pour une « réunion illégale » organisée en juin à son domicile, près de Harare.

D’après l’organisation de défense des droits de l’Homme Zimbabwe Lawyers for Human Rights (ZLHR), les militants « ont été expulsés d’un avion par des personnes non identifiées » à l’aéroport de Harare, alors qu’ils se rendaient à une conférence citoyenne dans le nord-ouest du pays.

L’opposition zimbabwéenne est confrontée à une vague d’arrestations depuis les élections contestées d’août 2023, remportées par le ZANU-PF du président Emmerson Mnangagwa.

Les critiques accusent le pouvoir d’étouffer toute dissidence.

Parmi les militants arrêtés mercredi figurent un ancien conseiller municipal de l’opposition à Harare, Samuel Gwenzi, le leader syndical enseignant Robson Chere, qui a « visiblement été torturé et souffre beaucoup », selon les avocats, ainsi que la militante des droits de l’Homme Namatai Kwekweza, lauréate du prix 2023 décerné par la fondation pro-démocratie Kofi Annan.

Cette fondation a affirmé disposer d’informations crédibles selon lesquelles Mme Kwekweza et les autres militants « ont été détenus au secret et torturés plusieurs heures avant d’être remis à la police ».

Elle demande aux autorités zimbabwéennes de « veiller à ce que tous les droits civils et politiques de Namatai et de ses collègues soient pleinement respectés ».

La répression contre l’opposition et des groupes de la société civile s’est intensifiée alors que le Zimbabwe doit accueillir le 17 août les chefs d’État de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) à Harare, a relevé l’ONG Human Rights Watch (HRW).

yenisafak

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