Le virus Chandipura, qui provoque une encéphalite, a causé la mort d’au moins 38 personnes dans le pays depuis juin. Il s’agit de l’épidémie la plus meurtrière depuis 2003.
« La pire épidémie de virus Chandipura en Inde depuis plus de 20 ans. » Dans un article publié dans The Conversation, la microbiologiste Manal Mohammed, de l’Université de Westminster à Londres, alerte sur l’actuel pic d’infections causé par l’agent pathogène Chandipura, qui a provoqué le décès d’au moins 38 personnes, pour la plupart des enfants et adolescents, depuis le mois de juin dernier.
Aucun traitement ni vaccin contre le virus Chandipura
Ce virus, qui appartient à la famille de la rage, provoque une encéphalite, à savoir une inflammation et un gonflement du cerveau. Les symptômes initiaux sont similaires à ceux de la grippe, mais ils peuvent progresser rapidement (entre 24 et 48 heures) vers l’encéphalite, le coma et la mort. Les moins de 15 ans sont les plus vulnérables. Le virus se transmet principalement par les mouches des sables, mais aussi les moustiques et les tiques.
Lorsqu’un insecte infecté mord quelqu’un pour son sang, il sécrète de sa salive contenant le virus.
Celui-ci se propage alors dans la circulation sanguine de la personne et infecte ses cellules immunitaires, où il se réplique, sans être détecté par le système immunitaire. Le virus est ensuite transporté dans le système nerveux central et pénètre dans le cerveau. Six heures après l’infection, Chandipura sécrète une protéine spécifique à l’intérieur des cellules du cerveau, qui pourrait expliquer pourquoi ce virus entraîne la mort si rapidement.
« Il n’existe à ce jour pas de médicaments antiviraux pour traiter les personnes infectées par cet agent pathogène. Et il n’y a pas de vaccin », rappelle Manal Mohammed.
Une propagation du virus favorisée par le dérèglement climatique
Le virus Chandipura porte le nom du village du Maharashtra, en Inde, où il a été identifié pour la première fois en 1965. Mais la première grande épidémie ne s’est produite qu’en 2003 dans l’Andhra Pradesh, un Etat du sud de l’Inde, où 329 enfants ont été testés positifs pour le virus et 183 d’entre eux sont morts. Puis en 2005, une épidémie dans le Gujarat, dans le nord-ouest, a été signalée avec 26 cas et un fort taux de mortalité (78 %)
La dernière épidémie, qui a touché plus de 100 personnes au Gujarat, a eu un bilan particulièrement élevé chez les enfants.
« L’émergence du virus Chandipura en Inde est probablement liée au dérèglement climatique et sa propagation est favorisée par le réchauffement des températures, souligne la microbiologiste. Plusieurs maladies propagées par des insectes ont augmenté ces dernières années en raison du dérèglement climatique. Cet été, par exemple, l’Inde a signalé un nombre élevé de cas de virus transmis par les moustiques, y compris le Zika, la dengue et le Nipah. »
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