Le procureur de la Cour pénale internationale était lundi devant le Conseil de sécurité des Nations unies à New York pour présenter son rapport semestriel sur le Darfour. La CPI avait été saisie par le Conseil de sécurité en 2005. Le procureur a surtout parlé de l’enquête ouverte sur les crimes commis au Darfour depuis avril 2023.
C’est inhabituel : le procureur a salué une coopération « plus positive » du Soudan. Une coopération qui s’est lentement mise en place au cours des derniers mois. Son bureau a pu se rendre à Port-Soudan en mars et le gouvernement a notamment répondu à plusieurs demandes d’assistance. Les enquêteurs de la CPI ont pu se déployer dans la région et en juin, son bureau avait aussi lancé un appel à témoins.
Des mandats d’arrêts pour le prochain rapport
L’enquête progresse selon Karim Khan. « Je serai en mesure, je crois, je l’espère, d’ici mon prochain rapport, de pouvoir annoncer une demande de mandat d’arrêt contre certaines de ces personnes qui sont les plus responsables de ce que nous voyons en ce moment. »
Le procureur avait auparavant évoqué les crimes en cours au Nord-Darfour et dans la capitale régionale d’el-Fasher. Karim Khan a aussi tenté d’obtenir la coopération des Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemedti.
Le procureur a aussi dénoncé les soutiens financiers et politiques aux milices et l’inaction de la communauté internationale.
En dehors de la guerre civile au Soudan, le procureur a évoqué les cas de l’ex-président Omar el-Béchir qui n’a jamais été livré, et l’ex-ministre Ahmed Harun qui circulerait sans entrave. Le procureur a demandé la coopération du Soudan pour leur arrestation. Depuis 2005, seul un procès contre un chef janjawid a été organisé à La Haye.
rfi