La Russie affirme mardi soir que l’armée ukrainienne a tenté de pénétrer sur son territoire dans la région frontalière de Koursk et déplore la mort de cinq civils.
« Aujourd’hui, l’ennemi a de nouveau tenté de pénétrer sur le territoire de la région de Koursk », a indiqué le ministère russe de la Défense mardi soir dans un communiqué. « Les tirs d’artillerie, les frappes de l’aviation militaire et de drones d’attaque infligent des dégâts à l’ennemi », a-t-il ajouté, une formulation qui laisse entendre que l’incursion était toujours en cours.
Dans un message antérieur diffusé sur Telegram à environ 18 h 20 (15 h 20 GMT), le ministère assurait que les forces ukrainiennes étaient en train d’être repoussées du sol russe, affirmation qui a disparu dans le dernier communiqué.
Plus tôt, la Russie avait aussi annoncé avoir envoyé des forces de réserve pour contrecarrer l’intrusion des forces ukrainiennes fortes, selon elle, de quelque 300 soldats, 11 chars et une vingtaine d’autres véhicules blindés. Le ministère russe assurait aussi avoir détruit 16 de ces engins, publiant notamment une vidéo présentée comme ayant été tournée pendant ces affrontements et montrant depuis le ciel des engins supposément ukrainiens touchés par des projectiles.
Interrogé par l’AFP, un porte-parole de l’armée ukrainienne a refusé de commenter la situation à la frontière. Les forces russes « échouent dans leur défense » de la région de Koursk, a assuré Andriï Kovalenko, un responsable du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, sans donner davantage de précisions.
Alexeï Smirnov a aussi rapporté mardi des « bombardements massifs » ukrainiens et des attaques de drones visant sa région, affirmant que trois civils avaient été tués et 13 autres blessés, dont quatre enfants. Dans la soirée, il a accusé l’Ukraine avoir frappé avec un drone une ambulance, tuant le chauffeur et un infirmier, tandis qu’un médecin était blessé.
Pas la première tentative d’incursion
Plusieurs incursions de combattants armés en Russie ont eu lieu depuis le début de l’attaque russe contre l’Ukraine en février 2022. À plusieurs reprises, celles-ci ont été revendiquées par la « Légion Liberté de la Russie » et le « Corps des volontaires russes », des groupes se présentant comme composés de combattants russes pro-Kiev et classés comme « organisations terroristes » par Moscou.
Leurs opérations ont accru la pression sur les localités russes proches de l’Ukraine, également soumises régulièrement à des bombardements meurtriers en représailles aux frappes russes sur le territoire ukrainien. Les forces russes ont à chaque fois affirmé avoir repoussé ces incursions, mais certaines d’entre elles ont forcé Moscou à utiliser son artillerie et aviation.
En mai, Vladimir Poutine a ordonné une offensive contre la région frontalière ukrainienne de Kharkiv dans le but de créer une zone tampon à même de protéger ces villages frontaliers et les plus grandes villes russes situées près du territoire ukrainien. Mais cet assaut n’a pas eu l’effet escompté, l’armée ukrainienne continuant d’attaquer quasi quotidiennement la Russie en réponse aux bombardements russes depuis plus de deux ans.
Poussée russe
Un responsable de l’occupation russe dans la région de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, Vladimir Saldo, a par ailleurs rapporté une autre attaque ukrainienne sur l’isthme de Tendra, sur la mer Noire.
De leur côté, les autorités de la région de Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine, ont affirmé que les forces ukrainiennes avaient abattu un hélicoptère russe.
Sur le front, la Russie a revendiqué mardi la prise d’un nouveau village, celui de Tymofiïvka, situé en direction de la ville de Pokrovsk, un secteur du front où les forces russes gagnent du terrain ces dernières semaines et où la situation est « difficile » selon Volodymyr Zelensky.
Le chef d’état-major russe Valéri Guérassimov s’est, lui, rendu sur des positions contrôlées par ses troupes dans la région ukrainienne de Donetsk (est), a indiqué mardi le ministère russe de la Défense.
AFP