États-Unis: Kamala Harris choisit Tim Walz pour être son vice-président

La candidate démocrate Kamala Harris se dit « fière » d’avoir choisi Tim Walz, 60 ans, ce mardi 6 août, pour la vice-présidence. Ce dernier sera son colistier en vue de la présidentielle du 5 novembre, aux États-Unis.

Ils apparaissent tous deux, souriants, en Une du site internet de la campagne électorale de Kamala Harris. La candidate démocrate et Tim Walz sont « prêts à gagner », proclame le site.

« En tant que gouverneur, entraîneur, enseignant et vétéran, il a défendu les intérêts des familles de travailleurs comme la sienne », écrit la candidate démocrate sur le réseau social X.

« C’est l’honneur d’une vie », ajoute pour sa part Tim Walz.

« La vice-présidente Harris nous montre ce qui est possible en politique. Cela me rappelle un peu le premier jour d’école », écrit-il également.

Enfin, dernier étage de la fusée, Joe Biden réagit également sur le même canal.
Le duo Harris-Walz sera, considère le président, « une voix puissante pour les travailleurs et la classe moyenne américaine ». « Ils seront, ajoute M. Biden, les plus ardents défenseurs de nos libertés individuelles et de notre démocratie. »

Tout pour les « swing states »

À seulement trois mois de l’élection, le fameux « ticket » désormais formé par la vice-présidente et Tim Walz a peu de temps pour se faire connaître et convaincre les électeurs. Pas franchement connu en dehors des frontières de l’État du Minnesota dont il est le gouverneur, il a un parcours atypique, ayant été professeur de géographie et coach de football américain.

Celui qui deviendrait le vice-président de Kamala Harris, si cette dernière était élue le 5 novembre face à Donald Trump, devrait être présent pour un premier meeting en tandem ce mardi soir à Philadelphie, en Pennsylvanie.

Ils enchaîneront ensuite avec plusieurs autres États pivots d’ici à samedi pour une tournée qui doit donner le ton de leur entente et de leur complémentarité. La Pennsylvanie est l’un des États clés ayant porté Joe Biden à la Maison Blanche en 2020 et que les démocrates devront à nouveau conquérir en novembre.

Tim Walz doit permettre à Kamala Harris de séduire un électorat plus large que celui penchant déjà pour elle et l’aider à compenser ses points faibles. La vice-présidente n’a eu que deux semaines pour faire son choix, alors que ce processus de sélection prend en général des mois, après le coup de tonnerre du retrait de candidature de Joe Biden le 21 juillet.

Le gouverneur du Minnesota a 60 ans et les cheveux grisonnants.

C’est un adepte de la chasse, précise notre correspondante à New York, Loubna Anaki. Son côté « homme du peuple » pourrait notamment aider. Il est né dans un petit village du Nebraska, n’a pas fait d’université prestigieuse, a servi dans l’armée.

D’abord représentant du Minnesota au Congrès, il a, depuis qu’il est devenu gouverneur, su mettre en œuvre des politiques progressistes en faveur du droit à l’avortement et des restrictions sur les armes à feu. Il a le soutien des syndicats, un point très important, et bénéficie d’une réputation d’homme affable, authentique, qui pas vraiment politicien. Un aspect qui va être primordial pour convaincre les électeurs des États du Midwest.

Un « dangereux gauchiste »

L’équipe de campagne de Donald Trump n’a pas tardé à réagir : elle qualifie ce mardi Tim Walz de « dangereux gauchiste ». « Tout comme Kamala Harris, Tim Walz est un dangereux gauchiste extrémiste, et le rêve de Harris et Walz » de transformer les États-Unis à l’image de la Californie, représente « le cauchemar de tout Américain », a déclaré dans un communiqué Karoline Leavitt, porte-parole de l’équipe de campagne de l’ex-président républicain.

Le suspense sur le choix du colistier de Kamala Harris aura duré jusqu’au bout : la liste des principaux prétendants comportait plusieurs autres hommes comme Josh Shapiro, gouverneur de Pennsylvanie, et Mark Kelly, ancien astronaute devenu sénateur de l’Arizona.

Depuis deux semaines, Kamala Harris a rattrapé le retard qu’accusait Joe Biden sur Donald Trump dans les intentions de vote et a vu s’envoler les montants récoltés pour sa campagne, marquant des débuts sans fausse note – mais dont il lui faudra réussir à maintenir la bonne dynamique durant les trois prochains mois.

La candidate démocrate, qui fait notamment campagne sur la protection du droit à l’avortement, pointe régulièrement les outrances de Donald Trump et résume l’élection à une question : « Dans quel genre de pays voulons-nous vivre ? Un pays de liberté, de compassion et d’État de droit, ou un pays de chaos, de peur et de haine ? »

RFI

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