En 2020, 102 féminicides ont été enregistrés en France. Un chiffre en baisse mais qui reste encore inacceptable. L’avocate Nathalie Tomasini, qui a défendu Jacqueline Sauvage, ou encore plus récemment Valérie Bacot, s’indigne contre les dysfonctionnements de la justice française. Comment des femmes qui ont porté plainte peuvent-elles être encore mourir sous les coups de leur conjoint après ? Éléments de réponse.
Nathalie Tomasini a fait du combat contre les féminicides un véritable sacerdoce. L’avocate s’insurge avec beaucoup de calme mais tout autant de force sur les manquements du système judiciaire français. « Lorsqu’une victime dépose plainte, le souci est de savoir « comment protéger cette femme ou cet homme ? ». Actuellement, c’est compliqué », explique-t-elle.
En effet, il faut 6 jours pour obtenir une ordonnance de protection. Une éternité quand on vit sous la menace. « 6 jours, c’est extrêmement long pour une femme qui craint pour sa vie ».
L’autre aberration judiciaire réside dans ce chiffre. 80% des plaintes sont classés sans suite. « Les services de police et de gendarmerie sont submergés », résume Me Tomasini. Elle pointe aussi un manque de formation criant parmi les forces de l’ordre : « Je réclame des brigades spécialisées violences conjugales/intrafamiliales telles qu’elles existent en Espagne ».
Les violences intrafamiliales, la nouvelle priorité du gouvernement
De son côté, le Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a expliqué le 2 août dans les colonnes du Parisien que « l’objectif est que 100 % des constatations se transforment en plainte ou en signalement à la justice ».
Il souhaite aussi que le sujet des violences intrafamiliales soit la priorité des forces de l’ordre aujourd’hui : « J’exigerai que partout en France, le traitement des plaintes pour violences conjugales soit prioritaire. C’est-à-dire qu’elles soient traitées devant toutes les autres : devant les cambriolages, devant les stupéfiants, devant les vols à la tire. En un mot, les plaintes pour violences conjugales devront remonter tout en haut de la pile ».
Former, pour mieux écouter
Constater, c’est bien, mais écouter et suivre, c’est mieux. Selon l’avocate, le travail de formation est primordial et prioritaire pour soulager et accompagner les victimes : « Ces femmes ont déjà beaucoup de difficultés à franchir la porte d’un commissariat, elles ont encore plus de difficultés à s’ouvrir et à raconter leurs histoires notamment quand elles sont en face d’hommes, de policiers qui ne sont pas formés à l’écoute très particulière et bienveillante des victimes ».
Enfin, la sanction doit aussi faire partie du processus judiciaire. Aujourd’hui, les peines ne sont pas ou peu appliquées : « Je pense que nous sommes dans un système encore trop laxiste. Ce n’est pas dissuasif pour les auteurs de violences qui répètent qu’ils ne risquent pas grand chose ».
Le ministre de l’Intérieur a rappelé l’ampleur du phénomène : « le nombre d’interventions de police et de gendarmerie pour des violences intra-familiales reste très élevé : plus de 400 000, soit 45 interventions par heure ».
Source: ohmymag
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