Libye: pourquoi et pour le compte de qui les 95 Libyens expulsés étaient-ils en Afrique du Sud?

Les 95 libyens expulsés d’Afrique du Sud dimanche, après leur arrestation le 26 juillet, étaient entrés dans le pays de manière illégale en faisant de fausses déclarations en se faisant passer pour des étudiants. Ils sont arrivés à Benghazi dimanche 18 août. Selon les autorités sud-africaines, ils s’entrainaient dans un camp militaire secret dans la ville de White River, dans la région de Mpumalanga, frontalière du Mozambique et d’Eswatini.

En Libye, tous les éléments semblent indiquer que ces Libyens, qui suivaient une formation sécuritaire clandestine poussée, appartenaient au camp de l’est libyen dirigé par le maréchal Khalifa Haftar.

Le gouvernement de Tripoli dirigé par Abdelhamid Dbeibah a, dès le début de cette affaire, nié toute implication. Il a affirmé qu’il était prêt à participer à l’enquête.

Dans l’est de la Libye, le gouvernement dirigé par Mohamad Hamad, non reconnu par la communauté internationale, a annoncé, de son côté, avoir pris des mesures pour assister juridiquement ces Libyens, sans plus de précisions.

Si l’armée nationale libyenne dirigée par Khalifa Haftar a gardé le silence, entretenant l’ambiguïté, le gouvernement de l’est libyen a reconnu implicitement son implication. D’abord en nommant un avocat, et dans un second temps, en affrétant l’avion qui a récupéré ces Libyens inculpés en Afrique du Sud. Les poursuites qui les visaient ont finalement été abandonnées.

En cause, un mystérieux entrainement « sécuritaire »
Les 95 Libyens ont par ailleurs déclaré qu’ils étaient de Benghazi et qu’ils étaient en Afrique du Sud « pour suivre un entrainement sécuritaire prodigué par une société étrangère ». Il semble que l’un des deux fils militaires du Maréchal Haftar en soit le commanditaire, via une société de sécurité présente à Benghazi.

Dans le contexte actuel d’extrême tension militaire entre l’est et l’ouest libyen, l’un des chefs militaires de l’ouest a accusé Khalifa Haftar de vouloir former ces hommes pour liquider les chefs des milices à Tripoli.

rfi

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