À la frontière russe, les soldats ukrainiens se préparent tandis que les habitants fuient

Dans la région de Soumy, frontalière de la Russie, de nombreux soldats ukrainiens sont en partance ou de retour de la région russe de Koursk, où Kiev mène une incursion militaire depuis deux semaines. L’Ukraine cherche à faire des territoires capturés une zone tampon pour préserver sa population des bombardements russes. Un reportage de Gulliver Cragg, correspondant de France 24 en Ukraine.

Sur la route entre Soumy et la frontière, des soldats ukrainiens attendent les véhicules qui les mèneront en Russie et préparent leurs prochaines opérations. Oleksandr insiste : malgré sa blessure reçue dans la région de Koursk il y a quelques jours, il reste un atout pour l’offensive ukrainienne.

Pourtant, ces hommes rentrent juste d’une mission avortée en Russie au cours de laquelle ils ont tenté d’apporter des vivres à leurs camarades. « Aujourd’hui a été le jour le plus difficile jusqu’à présent, mais nous sommes en vie, donc ça va », raconte un soldat ukrainien.

Malgré les difficultés, ces soldats ont confiance en la capacité de l’Ukraine à maintenir son contrôle sur le territoire occupé en Russie.

« Ils vont tenter de nous repousser, mais vu tout l’équipement que l’Ukraine continue d’y envoyer, ils vont vraiment avoir besoin de rassembler une force énorme s’ils veulent réussir », affirme un autre soldat.

Lundi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a revendiqué le contrôle par ses forces de plus de 1 250 km2 et de 92 localités sur le territoire russe.

Création d’une zone tampon
L’un des buts annoncés de cette opération dans la région de Koursk était de créer une zone tampon pour protéger les civils des tirs d’artillerie russe. Mais dans les villages ukrainiens, les autorités ont recommandé aux habitants d’évacuer.

« Avant, les Russes tiraient plus souvent, mais plutôt au mortier et à l’artillerie. Maintenant, s’ils tirent, ils lancent une bombe planante, voire deux ou trois… Allez à Kindrativka, vous verrez la dévastation qu’elles causent », rapporte Mykola Toryanyk, maire de Khotine, petite localité de Soumy proche de la frontière.

Kindrativka est un village à seulement trois kilomètres de la frontière.

Sur place, des hommes sont en train de tenter de sauver leurs réserves de céréales des décombres. Leur hangar a été bombardé la semaine dernière. « Ils bombardent déjà moins, ils ont été repoussés, et pour nous c’est mieux », explique un travailleur agricole.

Pour l’instant, l’effet positif de l’offensive ukrainienne à Koursk ne se fait pas tant sentir dans les villages frontaliers que dans la confiance renouvelée de la population dans les forces armées et dans la vague d’espoir et de fierté qui se répand à travers le pays.

france24

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