L’initiative de la France insoumise (LFI) de brandir la menace d’une procédure de destitution si Emmanuel Macron ne nomme pas Lucie Castets Première ministre, n’a pas plu dans les rangs des autres partis de gauche. Le Parti communiste enjoint vivement à la concertation avant toute nouvelle initiative.
Discuter avant de se positionner. Le porte-parole du Parti communiste français, Léon Deffontaines appelle à une meilleure concertation entre les quatre partis de gauche au sein du Nouveau front populaire (NFP).
La veille, la présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, a défendu sur France Inter l’idée parue quatre jours plus tôt dans les colonnes de La Tribune Dimanche, de lancer une procédure de destitution contre Emmanuel Macron s’il ne nomme pas Lucie Castets à Matignon.
« J’en appelle les camarades de LFI la prochaine fois qu’ils souhaitent impulser quelque chose, d’en discuter avec les autres membres du NFP », a réagi Léon Deffontaines.
🗣 "On pourrait jouer plus collectif et j'en appelle les camarades de #LFI, la prochaine fois qu'ils souhaitent impulser quelque chose, d'en discuter avec les autres membres du #NFP", déclare le porte-parole du #PCF, @L_Deffontaines pic.twitter.com/YtgGTKYOjj
— franceinfo (@franceinfo) August 22, 2024
Défendant sur France inter cette initiative du parti mélenchoniste, Mathilde Panot a insisté: « Nous ne voulons pas banaliser le coup de force antidémocratique », a-t-elle déclaré, considérant que si Emmanuel Macron ne nomme pas la candidate du NFP Lucie Castets à Matignon, le président de la République ne respecterait pas le résultat des urnes.
Avant l’appel de Léon Deffontaines à se concerter plutôt que de brandir individuellement des propositions, le Parti socialiste s’était d’ores et déjà désolidarisé de l’initiative insoumise. La candidate de la gauche au poste de Premier ministre, elle-même, a pris ses distances avec la tribune des Insoumis.
La secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier a également rappelé sa position. Sur notre antenne, le même jour, elle a expliqué que cette destitution n’était « ni la ligne, ni la priorité » de son parti.
Quatre partis pour un enterrement?
Face à celles et ceux qui critiquent cette menace de destitution, Mathilde Panot poseune question réthorique: « Est-ce que nous devons être gentils avec le président de la République alors qu’il refuse de reconnaître le résultat des urnes? », a argumenté la cheffe de file des députés insoumis.
Cet épisode est une preuve de plus de la difficulté du NFP à maintenir l’unité post-élections législatives anticipées.
Plus de deux semaines après être arrivé en tête du scrutin du 7 juillet, l’union de la gauche peine à remporter d’autres victoires.
Malgré un consensus trouvé douloureusement autour du nom de Lucie Castets, les quatre partis -qui comme chaque année vivent actuellement leur université chacun de leur côté- n’ont pas encore de coalition pour réussir à faire appliquer leur programme et imposer leur candidate à Matignon.
Pour l’instant, seul la France insoumise et le PCF ont assuré qu’ils déposeront une motion de censure si ce n’est pas la candidate du NFP qui est choisie par Emmanuel Macron à l’issue des concertations à venir.
Dans une lettre adressée aux Français ce jeudi 22 août, les quatre partenaires du NFP (LFI, PS, PCF, Ecologistes) et Lucie Castets déplorent toutefois que le président de la République « tergiverse plutôt que de tirer les conséquences » des législatives et appellent à l’action concrète.
« Dans toutes les démocraties parlementaires, la coalition arrivée en tête doit pouvoir former un gouvernement », ont exhorté les cosignataires.
Du côté de Renaissance, de la Droite républicaine (ex-Les Républicains) et du Rassemblement national, on l’assure: en cas de ministre issu de LFI (et des Écologistes pour le RN) dans le nouveau gouvernement, une motion de censure sera déposée.
bmftv