Universités d’été: la gauche fait sa rentrée sur fonds d’alliance fragile et besoin d’unité

Insoumis et écologistes donnent rendez-vous à leurs militants ce jeudi 22 août à l’occasion de leurs universités d’été. Si la gauche s’est divisée récemment, les différentes composantes du Nouveau Front propulaire parlent d’une même voix pour soutenir la candidature de Lucie Castets à Matignon, avant d’être reçus par le président ce vendredi.

Rentrée des classes à gauche. Après une séquence très mouvementée – entre alliance express aux législatives anticipées, arrivée en tête au second tour du scrutin et difficultés à s’accorder sur le nom d’une candidate à Matignon – les différentes composantes du Nouveau Front populaire reprennent du service.

Elles organisent leurs traditionnelles universités d’été. À commencer par les insoumis et les écologistes qui se réunissent à partir de ce jeudi 22 août à Châteauneuf-sur-Isère pour les uns et à Tours pour les autres. Les communistes suivront le lendemain à Montpellier, tandis que les socialistes se rassembleront la semaine suivante à Blois.

Rendez-vous avec Macron vendredi
L’occasion pour le NFP de faire passer un message d’unité? Il apparaît en tout cas nécessaire pour la gauche qui presse Emmanuel Macron de nommer Lucie Castets à Matignon, avant d’être reçue, en présence de la haute fonctionnaire, à l’Élysée ce vendredi par le président dans le cadre de ses consultations sur le futur gouvernement.

Mais l’alliance, dont les adversaires ont déjà dénoncé les longues négociations pour s’entendre sur un nom de Première ministre, a de nouveau étalé ses divisions il y a quelques jours.

Les insoumis ont fait une échappée en solitaire, plaidant pour une destitution du président de la République via l’article 68 de la Constitution, avant que leurs partenaires ne rejettent cette initiative, jugée « illusoire » par la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina auprès de BFMTV.com.

De quoi donner du grain à moudre aux contempteurs du NFP, qui cherchaient déjà à fracturer la gauche, en excluant La France insoumise de « l’arc républicain » et en tendant la main aux socialistes. Si les fondations tiennent encore, en raison notamment de la nécessaire unité autour de Lucie Castets, des remous se font sentir.

Une alliance fragile?
Notamment du côté du parti au poing et à la rose, où les deux courants minoritaires – ceux de la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy et de son homologue de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol – souhaitent que les socialistes se présentent sans les insoumis devant Emmanuel Macron, comme le rapportait Le Figaro ce mercredi.

Une façon de pousser Olivier Faure, le premier secrétaire, à aller plus loin que la prise de distance qu’il a déjà effectué, alors que ce dernier cherche à ne pas fragiliser davantage l’unité lors de ce rendez-vous élyséen.

La pression vient également de Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place publique aux élections européennes, et troisième homme du scrutin.

Dans une interview au Point, ce mardi, le député européen a assuré que la gauche ne pourra gouverner que si elle accepte de « négocier des compromis » et renonce à la « radicalité », ce qui suppose, selon lui, de « tourner la page Macron et Mélenchon ».

De son côté, Lucie Castets cherche à mettre la pression sur l’exécutif, multipliant les interviews dans les médias, dont celle donnée à BFMTV ce lundi. Objectif: démontrer sa capacité à gouverner et à trouver des accords dans la nouvelle Assemblée nationale, alors qu’Emmanuel Macron assurait en juillet que pour Matignon, « la question n’est pas un nom ».

Mais celle de la majorité qui « peut se dégager à l’Assemblée pour qu’un gouvernement de la France puisse passer des réformes, passer un budget et faire avancer le pays ».

Si LFI se montre intransigeant en souhaitant « appliquer le programme et rien que le programme », Lucie Castets montre davantage de souplesse, jugeant nécessaire, comme elle le dit dans Libération ce mercredi, de « faire des pas vers les autres, sur la base de nos propositions ». Suffisant pour que la gauche finisse par gouverner?

En attendant la réponse, Lucie Castets est attendue à l’université d’été des écologistes ce jeudi et prendra la parole dans la soirée. Elle sera vendredi avec les communistes à Montpellier puis samedi avec les insoumis, avant de se rendre à l’université d’été des socialistes le weekend suivant.

bmftv

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