L’attaque contre une synagogue à La Grande-Motte, dans l’Hérault, samedi, a choqué les dirigeants politiques qui affichent leur soutien à la communauté juive. Emmanuel Macron assure que tout est fait pour « retrouver l’auteur de cet acte terroriste ».

Les responsables politiques de tous bords ont condamné avec force sur X samedi 24 août l’explosion et l’incendie survenus dans la matinée devant la synagogue de La Grande-Motte, dans l’Hérault, dont l’auteur présumé arborait un drapeau palestinien, certains pointant du doigt un « climat » alimenté selon eux par la gauche radicale.

« Tout est fait pour retrouver l’auteur de cet acte terroriste et protéger les lieux de culte.

La lutte contre l’antisémitisme est un combat de chaque instant, celui de la Nation unie », a assuré sur X le président de la République Emmanuel Macron.

Venu sur place au côté de Gérald Darmanin, le Premier ministre Gabriel Attal a fait part de son indignation.

« (D’après) les premiers éléments dont nous disposons, nous pouvons considérer que nous avons échappé à un drame absolu », a-t-il souligné.

« Une fois encore, des Français juifs ont été ciblés, attaqués en raison de leurs croyances. Cela nous indigne, cela nous révolte, cela nous scandalise quand on sait que les actes antisémites ont connu une progression terrible, plus encore depuis le 7 octobre dernier », a-t-il dit.

Soulignant que « derrière la violence verbale, il y a ensuite bien souvent la violence physique », il a rappelé « chacune et chacun a leur très grande responsabilité dans les mots qui sont employés (…) dans les positions politiques qui sont prises ».

« On voit bien qu’il y a plus encore depuis le 7 octobre un climat alimenté par certains, beaucoup de confusions qui sont générées par certains, qui conduisent à alimenter une haine des juifs dans notre pays », a-t-il dit, sans vouloir préciser en réponse à la question d’un journaliste qui visaient ces propos.

« Intolérable crime »
À gauche, comme à droite et à l’extrême droite, les élus ont exprimé leur soutien à la communauté juive, avec des divergences sémantiques.

Parmi les premiers à réagir, le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé un « intolérable crime », sans parler d’antisémitisme. « Incendie criminel contre la synagogue de La Grande-Motte. Intolérable crime. Pensées pour les fidèles et les croyants ainsi agressés. La laïcité et la liberté de conscience est fille de la liberté des cultes.

Nous ne l’oublions jamais », a-t-il écrit sur le réseau social X.

« L’antisémitisme grandit en France et il vient encore de frapper à La Grande-Motte. Les auteurs de cet acte doivent être identifiés et punis. Solidarité avec nos compatriotes juifs », a également réagi le secrétaire national du PCF Fabien Roussel.

« La synagogue Beth Yaacov à La Grande-Motte a été visée par une explosion criminelle. C’est intolérable. J’apporte tout mon soutien à l’ensemble de la communauté juive », a également tweeté la Secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier.

Même son de cloche du côté de l’ancien Président et nouveau député François Hollande.

« Lorsqu’une synagogue est attaquée, c’est la France qui est visée. C’est unanimement que l’antisémitisme doit être dénoncé et combattu », argue-t-il sur le même réseau social. Il poursuit en affirmant apporter son « soutien sans faille à tous les juifs de France qui doivent pouvoir vivre leur foi en toute sécurité. »

À droite, le président de la région des Hauts-de-France Xavier Bertrand a tenu à présenter ses pensées « à nos concitoyens juifs ».

« L’auteur de cette agression lâche doit être retrouvé et condamné avec la plus grande fermeté. Ne cédons rien face à l’antisémitisme », a-t-il écrit.

Apportant également son soutien à « la communauté Juive en général et à celle de La Grande-Motte en particulier », la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse estime que « ceux qui depuis des mois, dans le débat public, multiplient les outrances verbales contre nos compatriotes de confession juive portent une lourde responsabilité dans l’explosion des actes antisémites ».

« Évidemment le mot ‘antisémite’ n’existe pas »
Du côté du RN, au-delà des condamnations de l’attaque, les critiques ont fusé à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon, accusé d’ambiguïté sur la question de l’antisémitisme.

« Évidemment le mot ‘antisémite’ n’existe pas dans le message de Jean-Luc Mélenchon ! Hypocrite ! », a relevé le député RN Sébastien Chenu. « Ces attaques inacceptables et inqualifiables sont la conséquence de la montée de l’antisémitisme qui se répand dans notre pays » avait jugé la cheffe de file du RN, Marine Le Pen.

Le chef de file de la France insoumise a ainsi vu une de ses formules – « l’antisémitisme est résiduel en France » – lui revenir en boomerang.

« L’antisémitisme n’est pas résiduel. Il est un fléau qui se combat au quotidien avec la mobilisation sans faille de l’État », a tweeté la ministre démissionnaire en charge de la lutte contre les discriminations, Aurore Bergé.

Au PS aussi, certains élus ont d’un même geste dénoncé un acte antisémite et égratigné la France insoumise.

La présidente de la région Occitanie, Carole Delga, a exprimé son « soutien » après cet « incendie volontaire », soulignant au passage que « l’antisémitisme est tout sauf résiduel en France ».

Auprès de la presse, Jean-Luc Mélenchon s’est défendu de tout antisémitisme et a appelé à « faire bloc en face du racisme et de l’antisémitisme ».

AFP

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