Le bilan du naufrage d’un bateau de migrants jeudi dans la Drina, une rivière frontalière entre la Serbie et la Bosnie, s’est alourdi à 12 morts. Un nouveau corps a été retrouvé, ont déclaré les autorités bosniennes.
Le corps d’une douzième victime a été retrouvé par des habitants « dans la ville de Tegare près de Bratunac », en Bosnie, a confirmé samedi 24 août à l’agence de presse bosno-serbe SRNA le directeur par intérim du service de protection civile des Serbes de Bosnie Boris Trninic.
Jeudi, le jour du naufrage, les sauveteurs avaient retrouvé 10 corps, dont ceux d’une fillette syrienne de 9 mois, Lana, et de ses parents Ahmed Ibrahim Hilal et Khadija Najib Shaaban. Trois autres enfants – les frères et sœurs de Lana – ont eux survécu.
Un onzième corps a été identifié vendredi.
Vladan Rankic, du service de protection civile des Serbes de Bosnie, avait évoqué vendredi la possibilité qu’il y eut de « 28 à 30 migrants » à bord du bateau au moment du naufrage. Le bateau, qui était parti de Ljubovija, une région de l’ouest de la Serbie, a chaviré aux alentours de 5h.
La Drina sert de frontière entre la Bosnie et la Serbie.
Selon la police serbe, l’embarcation tentait de rejoindre la Bosnie, pays de transit sur la « route des Balkans » que les migrants empruntent pour se rendre dans l’Union européenne (UE) – en atteignant notamment la Croatie, pays membre de l’UE. Plusieurs dizaines de migrants sont morts ces dernières années en tentant de traverser la Drina.
Après l’accident, la police et les pompiers avaient retrouvé 18 survivants qui avaient réussi à rejoindre les berges.
Parmi eux, les trois enfants rescapés, pris en charge par les services sociaux serbes, essaient rejoindre les Pays-Bas où vit leur oncle, selon les informations d’un média arabe.
Près de 100 000 migrants, dont 20 000 mineurs non accompagnés, ont emprunté en 2023 la « route des Balkans », contre 144 000 en 2022, selon l’agence européenne de garde-frontières Frontex.
La police locale a enregistré de janvier à juin 2024 près de 10 400 entrées irrégulières dans le pays, en baisse de près de 70 % par rapport à la même période l’année dernière. Il s’agissait notamment de ressortissants syriens, afghans, turcs, marocains et pakistanais. Les autorités serbes attribuent cette baisse à une coopération plus étroite avec la police autrichienne et l’agence Frontex.
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